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Grand Angle

Gouvernement : Pourquoi le «blocage» est appelé à durer encore des mois

A moins d’une intervention royale, le «blocage» pourrait durer encore des mois. Abdelilah Benkirane ne reconnaîtra jamais face au roi son échec à former un gouvernement. Ce serait la fin de sa carrière politique. De l’autre côté, le RNI et le MP évitent d’apporter des réponses claires et officielles quant à l’offre du PJDiste de rejoindre sa majorité.

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Le Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane en octobre 2016. / Ph. Fadel Senna, AFP
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Le 10 octobre 2016 au Palais royal de Rabat, Mohammed VI désignait Abdelilah Benkirane pour former un nouveau gouvernement. Cinq mois plus tard, le PJDiste peine toujours à remplir sa mission. Durant les deux premiers mois du «blocage», les consultations butaient sur le rejet catégorique du RNI de toute participation de l’Istiqlal à l’exécutif.

Certes, les propos de Hamid Chabat sur la «marocanité de la Mauritanie», tenus fin décembre dans la capitale, avaient suscité l’espoir de voir une issue à la crise ; ce ne fut qu’un mirage. Un nouvel obstacle s’est dressé avec force. La question de l’intégration de l’USFP a pris la relève, aggravant davantage le fossé séparant le chef du gouvernement désigné de ses potentiels alliés, à savoir le RNI et le MP.

Benkirane ne reconnaîtra jamais son échec face au roi

A moins d’une intervention royale, ce contexte qui prévaut depuis le début de l’année est appelé à durer encore des mois. Nous sommes face à un Benkirane qui ne reconnaîtra jamais face au roi son échec à former une majorité. Les conséquences d’un tel acte sonneraient le glas de sa carrière politique. Le souverain aurait alors l’opportunité, comme l’autorise l’article 47 de la Constitution, de nommer une autre personne issue du PJD pour constituer un nouveau cabinet. Officiellement, le secrétariat général de la Lampe s’est opposé à cette alternative, réaffirmant même son attachement à la désignation royale du 10 octobre.

Mustapha Ramid, l’un des éventuels candidats à une telle fonction, avait déclaré à la presse son refus de «jouer le rôle de Ben Arafa». Une référence au roi choisi par le protectorat français après la déposition de Mohammed V en 1953.

De l’autre côté, le RNI et ses alliés évitent d’apporter une réponse claire et officielle à la proposition d’Abdelilah Benkirane de rejoindre le projet de sa majorité. Cela fait des semaines que le PJDiste dit attendre leurs réponses, lesquelles se font toujours désirer. Là aussi, les raisons privilégiant une poursuite du «blocage» encore quelques mois sont servies.

Cinq mois après les législatives du 7 octobre, aucun des protagonistes n’est disposé à céder sa place à ses probables «partenaires». Mais jusqu’à quand ?

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