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Grand Angle

Attentats de Bruxelles : ce que disent les enregistrements sur la possibilité d’éviter le pire

Les enregistrements de la préparation des attentats de Bruxelles font écho de la préparation de l’acte terroriste et des liens de leurs auteurs. Ces indices révèlent l’identité du coordinateur, un certain Abou Ahmed, nom de guerre qui cacherait l’identité d’Oussama Attar. Ce combattant d’Al-Qaïda, puis de l’Etat Islamique aurait pu être arrêté ainsi que ses collaborateurs. Récit.

Publié
Ph. Reuters
Temps de lecture: 2'

Dans les enregistrements des appels téléphoniques de Najim Laachraoui avec son contact en Syrie «Abou Ahmed»,   rapportés par la Libre.be, on entend les détails sur les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Sa voix et celle d’Ibrahim El Bakraoui, qui se fera également exploser le lendemain à Zaventem, annoncent un retard suite à l’arrestation de Salah Abdeslam.

«La situation est telle qu’on ne peut plus, on ne peut plus retarder quoi que ce soit, tu vois. On doit travailler le plus vite possible et on a décidé de travailler Inchallah demain mardi 22 mars.»

Passage à l’acte

Traqués, voyant leurs compagnons reconnus par la presse et la police,  l'un des deux frères Bakraoui et Najim Laachraoui décident de passer à l’acte. Décidés et craignant l’arrestation, Ibrahim El Bekraoui annonce : «On voulait faire plein de choses, mais c’est le destin et la volonté d’Allah, on est obligé de travailler, ou sinon on va rester pourrir dans une cellule.»          

On apprend que les cibles seront «l’aéroport et les lignes de métro». Cinq personnes devaient mener les «opérations», il s’agissait des kamikazes qui ont renoncé à la dernière minute : Mohamed Abrini (à Zaventem) et Osama Krayem (qui partira de la planque d’Etterbeek avec Khalid El Bakraoui avant de faire demi-tour à la station Pétillon).

Najim Laachraoui qui répète les mots que lui souffle son complice Ibrahim El Bekraoui annonce l’utilisation de l’explosif TATP (en anglais : triacetone triperoxide) au lieu des kalachnikovs pour faire un maximum de victimes.

«Un frère nous a donné comme information que en matinée, il y a des vols américains, des vols russes, des vols israéliens. On va essayer de les toucher. Le problème c’est que… Si on utilise les kala, vu qu’on n’a pas beaucoup de chargeurs, etc. On va commencer à frapper dans la foule et ils vont fuir et il y a les militaires, il y a des trucs. Donc on s’est dit que pour faire le… un maximum de victimes, il faut s’infiltrer et en dernière minute on déclenche tout en même temps Inchallah.»

Dans un enregistrement audio, les deux terroristes repassent l’idée de kidnapper quelques personnes pour libérer certains «frères» et «sœurs» incarcérés. Cette proposition qui n’aboutira pas finalement est jointe d’un timing : l’Euro de football programmé en juin 2016.

Abou Ahmed, membre de la famile d’El Bakraoui ?

L’interlocuteur à l’autre bout du fil qui se fait appeler Abou Ahmed serait un membre de la famille Bekraoui, apprennent les enquêteurs de la part de Omar Krayem, le Suédois qui a renoncé au dernier moment à se faire exploser dans le métro.

Oussama El Atar, belge de 32 ans serait le commanditaire et «émir» des attentats de paris et de Bruxelles. Le cousin maternel des frères Bakraoui est un vétéran du djihad, il est incarcéré d’abord à Camps Bucca en Irak, où sa perpétuité est revue à 10 ans de prison, c’est le berceau alors des futurs commanditaires de Daesh. Sorti en 2012, il renouera avec l’un de ses cousins en les visitant en prison, une vingtaine de fois. Cette piste, si elle s’avère vraie, remet en question le contrôle pénitentiaire qui faute de rigueur aurait pu réagir plus tôt.

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