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Grand Angle

Adhésion du Maroc à la CÉDÉAO : Marcel de Souza a-t-il pioché ses «réserves» en Afrique du Sud ?

Le président de la Commission de la CÉDÉAO, Marcel de Souza est très réservé, voire sceptique, quant à l’adhésion du Maroc au bloc régional. Les «arguments» avancés par le Béninois dans une interview à RFI sont identiques à ceux formulés par une analyste sud-africaine, Liesl Louw-Vaudran, chercheuse à l’Institute for Security Studies of South Africa.

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Le président de la Commission de la CÉDÉAO, Marcel de Souza. / DR
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La Tunisie intégrera, en octobre prochain, le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, connu sous son acronyme anglais COMESA. En vue d’accélérer l’adhésion du pays maghrébin, une délégation de la COMESA conduite par son secrétaire général, l’économiste zimbabwéen Sindiso Ngwenya, s’est rendue dimanche 5 mars à Tunis. Les deux parties ont convenu de proclamer l’admission de la Tunisie lors du prochain sommet de la COMESA en octobre.

La contrainte «géographique» n’a pas empêché les membres de ce rassemblement régional de souhaiter la bienvenue à un Etat situé en Afrique du Nord. Dans le cas de la demande marocaine d’adhésion à la CÉDÉAO, le président de la Commission de cette dernière, Marcel de Souza a évoqué, dans une interview accordée à RFI, la «géographie» pour repousser la requête de Rabat. Pour le Béninois, l’admission du royaume «pose problème» et risque de «créer un précédent» dans l’histoire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Une impression de déjà vu...

Les «arguments» présentés par le président de la Commission de la CÉDÉAO sont étrangement identiques à ceux formulés par Liesl Louw-Vaudran, une analyste qui travaille au sein de l’Institute for Security Studies of South Africa, un centre de recherche sur les situations politiques et économiques des pays du continent, basé en Afrique du Sud.

«Ce sera une surprise s’il est accepté», a-t-elle déclaré dans des déclarations à l’agence Associated Press. Et d’expliquer que «géographiquement, le Maroc ne fait pas partie de l’Afrique de l’Ouest. Sa culture arabe est totalement différente de celle de l’Afrique subsaharienne».

Pour elle, l’adhésion du royaume à la CÉDÉAO ne répond pas à des «impératifs économiques», mais plutôt à des considérations politiques. L’analyste fait le lien entre le pas de Rabat en direction de la CÉDÉAO et l’intégration de l’Union africaine (UA) : «Le Maroc s’est rendu compte qu’il ne souhaitait plus être la brebis galeuse du continent africain.» Pour rappel, l’Afrique du Sud a pris la tête d’un petit groupe d’Etats africains hostiles à l’admission du royaume à l’UA.

La requête marocaine de rejoindre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sera examinée par la Conférence des chefs d’Etat lors du sommet de juillet.     

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