Réda Taoujni : La situation à Guerguerate est très dangereuse à cause des milices du Polisario

Mohamed Réda Taoujni, président de l’ «Association Sahara marocain» (ASM) contacté par Yabiladi, confie qu’il voulait se rendre en Mauritanie avec d’autres militants associatifs. Leur objectif étant de créer une association d’amitié entre la Mauritanie et le Maroc. Un projet reporté à leurs corps défendant. Interview.

Alors que vous vous dirigiez vers la Mauritanie, vous avez dû rebrousser chemin peu après Guerguerate. Que s’est-il passé ?

Nous avions tout mis au point avec des militants associatifs de Mauritanie, puisque nous voulions créer une association d’amitié entre la Mauritanie et le Maroc. Nous souhaitions arriver en Mauritanie en passant par Guerguerate. Nous n’avions omis aucune procédure administrative.

Le 2 mars, nous avons reçu des dizaines de menaces de la part de certains séparatistes du Polisario sur les réseaux sociaux, par téléphone et par mail. Nous avons transmis l’information à la représentante de la Minurso. Une fois arrivés à Guerguerate, les autorités marocaines nous ont interdit de franchir la frontière, puisque selon elles, nous serions en danger de mort. Ils ont ajouté qu’elles avaient obtenu des informations comme quoi certains membres du Polisario voulaient provoquer un accident mortel, une fois le contrôle de la Minurso dépassé. Nous étions huit, nous avons décidé de faire demi-tour, puisque nous ne voulions pas risquer la vie des personnes qui étaient avec nous.

Pouvez-vous nous décrire la situation à Guerguerate ?

La situation à Guerguerate est très tendue : les propriétaires de camions souffrent, les voyageurs d’Afrique subsaharienne peinent avec le harcèlement de la part du Polisario. Toute personne qui a en sa possession le drapeau marocain où tout autre symbole du drapeau marocain de Tanger à Lagouira est contraint de rebrousser chemin. Les milices du Polisario y veillent.

Hier, à Guerguerate deux camions ont été sommés de revenir sur leurs pas par les séparatistes, puisque sur le flanc du véhicule était dessiné la carte du Maroc. Ils ne s’arrêtent pas là, les milices du Polisario (de 45 membres environ dans la région) provoquent les conducteurs, en les insultant, volant leur téléphone portable, puis les obligent à payer des pots-de-vin pour les autoriser à traverser le passage de Guerguerate.

Avez-vous annulé définitivement le voyage en Mauritanie ?

Nous n’avons pas annulé le projet. Nous sommes entrain d’étudier un plan de passage par Guerguerate, d’une manière détournée. Nous sommes en contact avec les militants associatifs de Mauritanie qui ont montré une motivation sans faille pour la création de l’association d’amitié entre nos deux pays.

Je tenais à vous informer que nous allons contacter les autorités mauritaniennes, pour avoir leur point de vue sur ce qui se passe à Guerguerate et à travers leur réponse nous aviserons. Ce qui est sûr c’est que nous irons en Mauritanie dans les prochains jours.