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Grand Angle

Base navale de Ksar Sghir : En attendant l’inauguration officielle

Même si son inauguration officielle n'a pas encore eu lieu, la base navale de Ksar Sghir est d'ores et déjà opérationnelle. En plus d’être une base d’attache pour les frégates acquises dernièrement, des unités de la marine qui opéraient auparavant au port de Tanger ont quitté les lieux vers Ksar Sghir.

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Vue aérienne de la base navale de Ksar Sghir. / DR
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La base de Ksar Sghir attend toujours son inauguration officielle, s'impatientent plusieurs médias marocains. Pourtant, cette base navale est opérationnelle depuis déjà trois années. Elle accueille en effet les frégates de dernière génération acquises par le Maroc. «Même les unités de la marine royale stationnées au port de Tanger avaient reçu l’ordre, en été 2016, de prendre la destination de Ksar Sghir», nous confie une source à Tanger. Ce sont ces unités qui patrouillent dans les eaux du Détroit et arrêtent ou sauvent parfois de la noyade des candidats à la migration.

En novembre 2014, le ministre délégué à l’Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi, assurait devant une commission à la Chambre des conseillers que la base «sera opérationnelle au début 2015». Le ministre affirmait que l’état d’avancement du chantier avait dépassé les 80%. Mieux encore, les Espagnols avaient grillé la politesse de l'annonce en annonçant la nouvelle en janvier 2013, via le site d’actualité ECD, proche des milieux sécuritaires ibériques.

Rappelons que la construction de la base de Ksar Sghir et la modernisation de la marine royale répondaient à deux impératifs essentiels : d’une part, concurrencer l’hégémonie espagnole dans les eaux sud du Détroit de Gibraltar - un objectif atteint - ; d’autre part, sécuriser les côtes marocaines au Sahara de toute attaque et les ériger en une scène de prédilection pour les trafiquants de drogue. En témoigne l’opération menée par le BCIJ, en novembre, au large de Dakhla.  

Intérêt russe pour la base ?

Le retard dans l’inauguration officielle de la base soulève de temps en temps des interrogations. Néanmoins, la parade était-elle nécessaire pour signifier la possession d’une nouvelle base militaire, la cinquième que compte le Maroc ?

Le contexte géostratégique qui prévalait en 2008, à l’heure du lancement du projet, a changé. Les guerres en Syrie et en Libye ont accentué la présence russe en Méditerranée. Moscou cherche plus qu’une rade pour ravitailler ses navires en aliments et en combustibles, comme c’est le cas à Ceuta. Une activité qui génère des centaines de milliers d’euros de revenus pour l’économie de l'enclave espagnole au Maroc.

L'armée navale russe souhaite clairement rallier des ports susceptibles d’accueillir ses unités. Jusqu’à présent, les Russes n’ont pas trouvé de réelle base d’attache en Méditerranée en dehors de la Syrie. En octobre dernier, sous la pression de l’OTAN, le gouvernement Rajoy avait annulé l’escale du porte-avion Amiral Kouznetsov à Ceuta. Les Algériens avaient emboîté le pas aux Espagnols et fermé le port d’Oran devant les Russes. Ksar Sghir pourrait devenir une alternative pour Moscou, courtisée dernièrement par Rabat.

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