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Grand Angle

Droits de l’Homme au Maroc : Les Etats-Unis plus conciliants suite aux tensions de 2016

Tirant les leçons de la colère des Marocains en 2016, le rapport du Département d’Etat de cette année sur les droits de l’Homme au royaume accorde une place de choix à la position des autorités de Rabat.

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Pour le Département d’Etat, le Maroc a encore du chemin à parcourir sur le dossier des droits de l’Homme. Les rédacteurs du rapport 2016 reconnaissent, toutefois, qu’ «il n’y a aucune preuve attestant que le gouvernement ou ses agents aient commis des assassinats cette année» et «qu’aucun cas de disparition politique n’a été reportée cette année».

Le document a également mentionné qu’ «en 2016 la police a autorisé plusieurs protestations réclamant des réformes politiques et contestant les actions du gouvernement mais la police disperse parfois les protestants ou empêche les manifestations». 

129 détenus décédés en une année !

Quant à l’usage de la torture dans les centres de détentions, les rédacteurs du rapport n’ont rien trouvé pour appuyer leurs thèses en 2016. Ils ont donc repris les observations faites entre 2010 et 2014 sur l’usage d’ «asphyxie, simulation de noyade, placement des prisonniers en situation de stress et violences psychologiques et sexuelles».

Néanmoins le talon d’Achille réside dans le système carcéral. Le document citant des chiffres officiels, rapporte le décès de 129 détenus en 2016 dont 19 dans les prisons et 110 dans les hôpitaux. Les mêmes sources gouvernementales attribuent 124 décès à des «causes naturelles» ou à «des conditions médicales», 4 cas à des «suicides» et le dernier est survenu suite à un accident, le prisonnier ayant été électrocuté.

Le rapport s’est gardé de remettre en question la version officielle. Il a seulement ajouté une petite ligne : «Les organisations locales des droits de l’Homme ne sont pas en mesure de confirmer le nombre» dedécès dans les prisons. Le document affirme que le CNDH a enquêté, en 2016, sur 34 allégations de violence subies par des détenus. L’organe officiel a conclu à l’existence de seulement quatre cas : un à Khouribga, un à Salé, un Tétouan et un Toulal2.

Des ONG qui ne sont pas libres d’agir

Le texte pointe du doigt les obstacles dressés contre quelques ONG nationales et internationales, citant notamment le cas de l’AMDH. L’association a été empêchée 111 fois de tenir des activités entre juin 2014 et juin 2016. Un chiffre fourni par les camarades d’Ahmed El Hayej, précisent les rédacteurs.

Le rapport mentionne également le cas de l’ «expulsion», en janvier 2016, d’Andrea Nuss, directeur de la Fondation Friedrich Naumann au Maroc. Les autorités locales expliquent que l’Allemand n’a pas fait l’objet d’une «expulsion» mais son visa avait expiré en août 2015. D’ailleurs, il est revenu au royaume pour régler quelques affaires personnelles, affirment les mêmes sources.

Force est de constater que la colère du royaume suite à la publication du document 2016, qui avait valu à l’ex-ambassadeur américain d’être convoqué à deux reprises, a porté ses fruits. Cette année, la version officielle est mise en exergue.

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