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Grand Angle  

Les varices, cette «maladie du siècle» principalement féminine

Pathologie veineuse à prédominance féminine, les varices touchent les hommes aussi, s’ils présentent un problème héréditaire ou en fonction de leurs professions (position assise ou debout prolongée). La femme reste toutefois plus exposée compte tenu des facteurs prédisposant de par la contraception hormonale et la grossesse. Point sur cette maladie aussi récurrente que le diabète.

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Les varices une fois installées deviennent une maladie chronique. / DR
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Apparaissant au niveau des membres inférieurs, les varices atteignent le réseau veineux superficiel et sont visibles sous la peau. Ce sont donc des veines endommagées dans lesquelles le sang circule mal, explique le docteur Selma Benmoussa, angiologue et phlébologue à Casablanca, contactée par Yabiladi. «C’est la maladie du siècle, une maladie très fréquente qui doit être reconnue comme le diabète», souligne la praticienne.

Si les femmes sont plus susceptibles de contracter cette maladie chronique, cela arrive principalement à cause de la contraception hormonale et des grossesses répétitives et rapprochées. Enceinte, les veines d’une femme se dilatent plus qu’en état normal. L’hérédité est cependant un facteur important, puisqu’il y a 50% de risques de prédisposition pour une personne, si l’un des parents en souffre. Si les deux parents sont prédisposés, le risque pour la personne peut atteindre de 75 jusqu’à 80 %.

Le port de talons hauts déclenche également les varices, car la plante du pied ne fonctionne pas correctement avec le mollet qui est le principal moteur facilitant le retour veineux, fait savoir la praticienne qui nous rappelle que la circulation sanguine anormale (reflux sanguin) passe du haut vers le bas. En outre, le tabagisme et le surpoids ne facilitent pas l’affaire et viennent aussi s’ajouter aux autres facteurs.

Une maladie veineuse chronique

«Si les varices ne sont pas diagnostiquées à temps, elles deviennent chroniques, une fois installées», développe le médecin. Les symptômes apparaissent et mènent à des complications comme une thrombose veineuse profonde, l’ulcère veineux. Ces complications deviennent beaucoup plus graves à prendre en charge qu’une simple insuffisance veineuse, si la pathologie n’est pas identifiée avant, ajoute l’interlocutrice.

Pour identifier les pré-symptômes (des varices apparentes), des lourdeurs et des douleurs se font ressentir dans les jambes ainsi qu’un prurit (démangeaisons) ou des œdèmes (les jambes qui enflent). La spécialiste revient sur les six étapes de la maladie veineuse : «c’est au stade 2 qu’elles sont vraiment installées quand le diamètre dépasse les trois millimètres. Au stade 3, c’est l’œdème, et la maladie devient chronique.». Au quatrième stade, des troubles cutanés avec une pigmentation cutanée, une hypodermite et/ou une atrophie blanche. «Cela veut signifier une mauvaise circulation sanguine et signale la présence de toxines. Un eczéma veineux peut aussi apparaître à ce stade pré-ulcéreux où l’on peut parler de l’avancement de la maladie veineuse chronique», détaille l’angiologue.

Quelques recommandations à suivre

«L’ulcère veineux est le stade final, où il faut des soins locaux et toute une prise en charge. Si l’ulcère n’est pas traité, il s’infecte et s’agrandit. C’est exceptionnel, on ne retrouve cela que dans les pays du tiers monde ou chez des personnes mal suivies et inconscientes de leur état.»

Pour éviter cette maladie, Selma Benmoussa recommande de ne pas porter de talons hauts ou de sous-vêtements serrés et d’éviter le tabac. Elle suggère aussi de faire une activité physique régulière comme la marche ou la natation qui restent excellentes pour la circulation sanguine. Il faudra également éviter, selon elle, de rester debout ou assis très longtemps au travail et de rester vigilent si on est prédisposé à cette maladie.

Le médecin recommande également d’éviter de prendre la pilule de contraception très longtemps et la remplacer par le stérilet. «Pas trop de grossesse idéalement et qu’elles ne soient pas très rapprochées aussi, en plus d’une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée», conclut l’angiologue.

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