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Grand Angle

Sahara : Retour sur l'escalade de tensions à Guerguerate

Après la lettre adressée à l’Organisation des nations unies et l’entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a déclaré samedi qu’il est «vivement préoccupé par les tensions croissantes à Guerguerate». Pour sa part, le Maroc indique ce dimanche qu'il procédera, dès aujourd’hui, à un retrait unilatéral de la zone.

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Un officier de liaison de la MINURSO au Sahara en juin 2010. / Ph. Martine Perret - UN Photo
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L'Organisation des Nations unies a réagi samedi à la réaction du Maroc quant à la zone de Guerguerate. Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres est «vivement préoccupé par les tensions croissantes à Guerguerate, situé dans la zone tampon au sud du Sahara (…) et appelle le Maroc et le Front Polisario à éviter l’escalade». C’est ce que rapporte le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric dans un communiqué de l’organisation onusienne.

Cette dernière rappelle que depuis le mois d’août, des éléments armés du Maroc et du Front Polisario restent à proximité les uns des autres, citant les rapports de la Mission des Nations unies pour l´organisation d´un référendum au Sahara occidental (MINURSO). «Le Secrétaire général appelle les deux parties à faire preuve de la plus grande retenue et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter l’escalade, que ce soit par des actions d'acteurs militaires ou civils», ajoute le successeur de Ban Ki-moon.

Antonio Guterres a également estimé que «le trafic commercial ne devrait pas être obstrué et qu'aucune mesure, qui peut constituer un changement du statu quo de la bande-tampon, ne devrait être prise». 

«Tout en exhortant vivement les parties à retirer, sans condition, tous les éléments armés de la bande-tampon le plus tôt possible afin de créer un environnement propice à la reprise du dialogue dans le contexte du processus politique mené par l'ONU, Antonio Guterres invite aussi les parties à respecter leurs obligations en vertu de l'accord de cessez-le-feu et de respecter à la fois la lettre et l'esprit de celui-ci.»

Le Maroc retire ses éléments, le Polisario poursuit la construction de ses postes frontaliers

Ce dimanche, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération a réagi aux recommandations de l'ONU. Le Royaume du Maroc prend note avec intérêt de la déclaration, rendue publique par le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, indique un communiqué de ce département, relayé par la MAP.

«Le Maroc enregistre les recommandations et les appréciations du Secrétaire Général, qui sont conformes à la légalité internationale, souligne le communiqué (...) Dans ce contexte, et sur hautes instructions royales, le Maroc procédera, dès aujourd’hui, à un retrait unilatéral de la zone».

La réaction de l’organisation onusienne intervient un jour après l’entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et le Secrétaire général de l’ONU. Le souverain avait évoqué vendredi les interpellations de camions marocains au passage de Guerguerate par des miliciens du Polisario. «Sa Majesté le Roi a demandé au Secrétaire Général de l’ONU de prendre les mesures urgentes et nécessaires afin de mettre un terme à cette situation inadmissible, qui menace sérieusement le cessez-le-feu et met en péril la stabilité régionale», a indiqué un communiqué du cabinet royal.

Selon cette même source, le roi Mohammed VI a ajouté que ces actes se sont «préméditamment produits un mois avant le retour du Maroc à l’Union Africaine, afin de créer la zizanie et tenter, en vain, de torpiller ce processus».

Vendredi, une source au Sahara a confié à Yabiladi que «le Maroc a présenté (…) une plainte auprès de la Minurso [suite aux] agissements des milices du Polisario dans la zone [de Guerguerate]». «Cela fait trois jours que certains camions marocains sont empêchés par les éléments du Front de passer en Mauritanie. Ils reprochent aux chauffeurs de conduire des véhicules portant des cartes complètes du Maroc de Tanger à Lagouira ou des drapeaux du royaume», a ajouté notre source selon qui, «parallèlement à ces provocations, le mouvement séparatiste poursuit la construction de ses postes frontières à Guerguerate».

Fin août dernier, des unités des Forces armées royales (FAR) avaient pénétré dans la zone tampon communément appelée «Kandahar», située non loin du poste frontalier de Guerguerate. Une zone qui fait office de haut lieu de trafic en tout genre, notamment de voitures et de drogue. Le Maroc avait, par la suite, annoncé qu’il compte construire une route pour relier Guerguerate au poste frontalier mauritanien. Quelques jours après cette annonce, dix véhicules des milices du Polisario s’étaient dirigés vers la localité et s’étaient arrêtés à 200 mètres de la route que le Maroc est en train de construire.

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