«Alors que le roi Mohammed VI promet des réformes de grande envergure et notamment une protection renforcée des droits humains, le Maroc ne devrait pas suivre le mauvais exemple des gouvernements arabes qui interdisent la chaîne Al Jazeera». Ce commentaire est de Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. Dans une déclaration publiée ce mardi (5 avril), l’ONG appelle le gouvernement à «rétablir l’accréditation d’Al Jazeera», suspendue depuis octobre 2010.
Sahara: ligne rouge
Pour HRW, «le Maroc devrait cesser d'annuler l'accréditation de certains journalistes travaillant pour des médias étrangers et dont les articles déplaisent au gouvernement». Des articles qui, le plus souvent, précise encore le HRW, traitent du «conflit au Sahara occidental».
L’organisation basée à New York cite le retrait de l'accréditation des sept journalistes d’Al Jazeera, l’interdiction au correspondant du quotidien espagnol ABC, Luis De Vega, d’exercer sur le territoire marocain, ainsi que le retard de trois mois dans la réaccréditation du correspondant du quotidien arabophone basé à Londres, Al Qods Al Arabi, Mahmoud Maârouf. Le tout, dans un contexte où «l'espace accordé aux médias indépendants au Maroc se rétrécit déjà». Le HRW s’attend probablement à ce que la vapeur s’inverse au plus vite, même au niveau des médias officiels, en mentionnant le sit-in des journalistes «des médias contrôlés par l'État», le 25 mars dernier.
Réformes en perspectives
Les réformes «majeures» que le Maroc devrait connaître vont peut-être commencer au niveau des médias. En effet, ce mardi, Khalid Naciri, le ministre de la Communication, a tour à tour reçu le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ). Pour le porte parole du gouvernement, l’objectif est de «permettre à la pratique médiatique d'être plus en phase avec un Maroc démocratique et moderniste». L’actuel code de la presse devrait notamment connaître des amendements et des réflexions vont porter sur l'organisation de la profession en vu de redonner un nouveau souffle au travail des professionnels de l’information au Maroc.