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Nomad #13 : Jbel Saghro, paysage lunaire et fief de la tribu nomade légendaire des Ait Atta

Jbel Saghro offre des paysages à couper le souffle. Un endroit idéal pour faire des randonnées et des trekkings sur plusieurs jours. La région aux roches volcaniques de Saghro est notre volet touristique de la semaine. Balade.

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Jbel Saghro. / Ph. Flickr/ Jacques Bodin
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Jbel Saghro est un sommet qui culmine à 2712 mètres, situé à 162 kilomètres d’Ouarzazate et à 100 kilomètres au sud du Haut-Atlas central. Le pic domine les vallées de Draâ et de Dadès. Le tout se trouve dans la partie orientale de l’Anti-Atlas. Les tribus nomades d’Aït Atta vivent encore sur les lieux, navigant entre les différents coins de la région selon les saisons.

Le climat de la zone montagneuse est l’un des plus arides de la chaîne de l’Anti-Atlas puisqu’il n’y a pas d’humidité d’air assez conséquente. Cela est dû à l’éloignement de l’océan atlantique. Les précipitations ne dépassent pas les 100 mm au sud et 300 mm sur les sommets. L’appellation tient son origine de l’environnement puisque Saghro veut dire «sécheresse» en Tamazight.

Le sommet est très prisé par les touristes qui viennent faire de la randonnée et s’émerveiller des paysages lunaires de plateaux, de la succession de canyons, de forêts de pitons. Trois cols peuvent être parcourus du nord au sud : Tazazert (2283 mètres), Kouaouch (2592 mètres), Tagmout (1919 mètres). Le plus spectaculaire reste sans nul doute l’Amalou n Mansour (point culminant de Jbel Saghro : 2712 mètres). Le col est situé au sud-est du village Ikniouen. La traversée est difficile est périlleuse mais compense l’effort avec la multitude de paysages spectaculaires que vous pouvez apercevoir au fur et à mesure du trek. Des mulets sont mis à disposition des visiteurs pour transporter les bagages des randonneurs.

Un aperçu du coucher de soleil à Saghro. / Ph. Flickr/Jacques Bodin Un aperçu du coucher de soleil à Saghro. / Ph. Flickr/Jacques Bodin

Certains touristes préfèrent faire la randonnée en 4*4, pour fournir moins d’efforts tout en visitant le maximum d’endroits possibles. Selon Sud-Maroc, la région regorge également de trésors ornithologiques puisque la vallée de Taghdilt est un refuge naturel pour de nombreuses espèces d’oiseaux.

Région des Ait Atta, tribu nomade dotée d’un esprit de liberté et d’indépendance légendaire

Peu de personnes habitent dans cette région quasi inaccessible et au climat difficile, mais en sa baladant dans les environs, vous pourrez apercevoir l’une des rares tribus nomades qui existent à ce jour au Maroc. Les Ait Atta qui vivent toujours selon les traditions ancestrales, dont la seule richesse est le troupeau de moutons et de chèvres qu’ils élèvent dans l’immensité désertique de Saghro. La tribu vit en famille, avec plusieurs générations sous le même «toit», qui sont en fait des «khaïma», une tente traditionnelle du Maroc, faite de fines bandelettes de points de chèvre, indique Maroc Eco tourisme. La région est rurale, avec une population de près de 68 000 habitants.

Les Ait Atta, tribu nomade de la région de Saghro. / Ph. FramepoolLes Ait Atta, tribu nomade de la région de Saghro. / Ph. Framepool

Les nomades se réunissent hebdomadairement lors du jour de marché au souk de N’kob et Tazzarrine, des villages entièrement en pierres et pisé. La tribu a trouvé le moyen de cultiver du blé, de l’orge, des légumes et des arbres fruitiers tels que les amandiers, noyers et des pêchers, entre autres.

Les nomades s’adaptent aux saisons, chaleurs infernales l’été où le désert devient brûlant et l’hiver où il fait «un froid saisissant». La neige peut tomber en deçà des 1 400 mètres d’altitude. Selon la même source, la tradition de transhumance s’explique par «l’esprit d’indépendance et de liberté qu’ont toujours cultivé les Ait Atta», lit-on sur le site. La tribu a marqué l’histoire marocaine, puisqu’ils ont livré une bataille impitoyable aux troupes françaises alliées avec les forces du sultan du Maroc lors du protectorat, en 1933. Ils ont résisté pendant 42 jours face à 83 000 soldats français soutenus par 44 avions militaires. Des guerriers qui maitrisent tellement leur environnement qu'ils en deviennent presque invisibles.

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