Maroc : 200 responsables religieux suspendus pour leur proximité avec des groupes islamistes

Plus de 200 prêcheurs, prédicateurs et imams marocains ont été suspendus de leur fonction pour leur appartenance ou leur proximité avec des groupes islamistes, notamment le Mouvement unicité et réforme (MUR), d’après l’agence EFE, qui cite le quotidien arabophone Assabah.

D’après des enquêtes «confidentielles», le ministère des Habous et des affaires islamiques a confirmé que ces responsables religieux sont membres ou sympathisants du Parti de la justice et du développement (PJD) et d’autres groupes islamistes. Ces derniers «se servent des mosquées pour servir des intérêts électoraux ou des partis politiques», d’après le département d’Ahmed Taoufiq. En 2014, un dahir royal prohibait toute appartenance à des instances politiques et syndicales pour les fonctionnaires religieux.

Si ces mesures sont monnaie courante au Maroc, précise l’agence EFE, celle-ci survient alors que plusieurs islamistes ont affirmé que l’Etat a initié une action pour restreindre le poids de l’islam politique dans les administrations publiques.

Jeudi dernier, le mouvement politique «Justice et bienfaisance» («Al Adl Wal Ihsane»), interdit au Maroc mais toléré, a dénoncé des représailles prétendument exercées sur 105 de ses membres lors d’une campagne «purgative» contre ce mouvement menée dans différents organismes étatiques.

Le Maroc compte 55 000 mosquées dans lesquelles officient 150 000 fonctionnaires religieux sous la houlette du ministère des Habous et des affaires islamiques, rappelle l’agence de presse espagnole.