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Grand Angle

Astronomie : La Nasa et des scientifiques marocains annoncent la découverte de sept planètes

La découverte de sept planètes de la taille de la Terre, récemment annoncée par la Nasa, est en partie due à l’Observatoire de l’Oukaimeden, situé dans le Haut Atlas marocain. Le système de ces sept planètes, dont trois pourraient contenir de l’eau sous forme liquide, se situerait autour d’une petite étoile autre que le Soleil. La vie existerait-elle ailleurs que sur la planète Terre ?

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L'illustration d'un artiste montre deux planètes de la taille de la Terre autour de l'étoile naine appelée TRAPPIST-1. / Ph. NASA
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«La découverte majeure» des sept planètes aussi grosses que la Terre a enfin été révélée en marge de la conférence de presse, tenue mercredi 22 février à New York par l'Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace (Nasa). Le Maroc a bel et bien participé à cette découverte grâce aux scientifiques de l’Observatoire de l’Oukaimeden, qui ont apporté leur contribution au projet inédit et ont collaboré à l’échelle internationale pour parvenir à de pareils résultats.

Trappist-1, l’étoile autour de laquelle orbiteraient les exoplanètes découvertes

Relatée dans une étude publiée dans la revue scientifique Nature, la découverte a chamboulé le monde de l’astronomie. Les sept planètes, qui pourraient avoir des températures proches de celles de la planète Terre, tournent autour d'une toute petite étoile peu lumineuse et ultra-froide, Trappist-1, située à «seulement» 39 années-lumière de notre galaxie. Les exoplanètes autour de Trappist-1 sont donc passées de trois à sept et ont été nommées selon la nomenclature en vigueur dans le monde astronomique, Trappist-1b, c, d, e, f, g et h.

En effet, les recherches initiales portaient sur des systèmes de planètes qui pourraient ressembler au système solaire. Or, ces recherches n’aboutissaient à aucun résultat. Les études se sont donc tournées vers l’exploration des étoiles froides. C’est l’équipe de l’astrophysicien et astronome Michaël Gillon, implantée à Liège, en Belgique, qui a «conduit la collaboration TRAPPIST pour chasser les planètes à l’aide de deux télescopes de 60 centimètres», indique Nature. Ces deux télescopes ne sont autres que Trappist-Sud et Trappist-Nord, se trouvant respectivement au Chili et au Maroc.

Le projet a été accéléré par l’Observatoire de l’Oukaimeden qui a reçu en mai 2016 le télescope liégeois nommé Trappist-Nord. Dans la foulée, en juillet 2016, Michaël Gillon annonçait avoir découvert, avec son équipe, trois planètes ressemblantes à la nôtre autour de Trappist-1, l’étoile naine. Une étoile qui a suscité maintes études et a mobilisé le monde entier et les efforts des satellites de la Nasa (Kepler et Spitzer) afin de vérifier les hypothèses des scientifiques. «Ces petites étoiles avaient été complètement négligées», assure Michaël Gillon, également chercheur à l’Université de Liège.

Contribution marocaine

Classé parmi les dix meilleurs observatoires au monde, l’Observatoire de l’Oukaimeden s’est doté d’un télescope en 2016, installé dans la chaîne de l’Atlas à 2 750 mètres d’altitude. Baptisé Trappist-Nord, le télescope a été jumelé avec celui de l’Observatoire de La Silla au Chili, installé en 2010. Les chercheurs de Liège, en collaboration avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, ont exploré ce nouvel instrument dans l’étude des exoplanètes, des comètes et des petits corps du système solaire.

En croisant les données, le travail du télescope marocain a mis en évidence cette découverte majeure dans le monde de l’astronomie. Le Chili, les îles Canaries, Hawaï et l’Afrique du Sud ont aussi été mis à contribution dans cette aventure. «La découverte est surtout imputable à l’équipe de Liège qui a découvert l’étoile TRAPPIST. Notre équipe est partenaire depuis quatre ans et nous travaillons ensemble», a expliqué à TelQuel Zouhair Benkhaldoun, directeur de l’observatoire marocain et co-auteur de l’article de Nature.

Ainsi, le croisement des données a conduit à ces résultats encourageants et capitaux pour le monde de la science. «Nous avons alors contacté la Nasa pour lui demander de braquer son satellite Spitzer sur ce système», a-t-il ajouté.

Suite à cette découverte, toutes les hypothèses sont aujourd’hui envisageables, notamment celle selon laquelle il y aurait potentiellement une forme de vie sur ces planètes ou, du moins, qu’elles seraient habitables. Un premier pas vers des réponses que l’avenir retranscrira certainement.

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