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Grand Angle

Le Polisario tente de réagir à l’offensive du Maroc en Afrique australe

Le chef du Polisario est au Mozambique. Le parti au pouvoir à Maputo est un vieil allié du Front, une relation qui remonte à la Guerre froide. Le mouvement séparatiste tente par tous les moyens de préserver ses liens avec le petit groupe des pays d'Afrique australe ayant voté contre l’adhésion du royaume à l’Union africaine. Néanmoins, le Maroc compte déjà des alliés au sein même de cette zone.

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Brahim Ghali, chef du Polisario. / DR
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Brahim Ghali a atterri mardi soir à l’aéroport de Maputo pour une visite de trois jours. Il a été reçu le lendemain au palais présidentiel par le chef de l’Etat Filipe Nyusi.

Au Mozambique, le Polisarien a été accompagné notamment de son «ministre aux Affaires étrangères», Mohamed Salem Ould Salek, et de la secrétaire générale de l’«Union nationale des femmes sahraouies», Mme Fatima Al Mahdi. Une visite hautement politique qui intervient seulement 48 heures après la fin du déplacement du roi Mohammed VI en Zambie, qui s’est soldé par la signature de 19 accords et mémorandums d'entente.

L’Afrique australe, le fort Alamo pro-Polisario

Le Mozambique s’était opposé à l’adhésion du Maroc à l’Union africaine lors du 28e sommet d’Addis-Abeba tenu les 30 et 31 janvier. Le Front essaie ainsi de préserver ses relations privilégiées, héritées de l'époque de la Guerre froide, avec ce petit groupe de pays à l’abri de l’influence du royaume.

La majorité de ces Etats se situent en Afrique australe et font naturellement partie de la South Africa Development Community (SADC), un groupement régional considéré par certains médias du continent et ailleurs comme étant le pré-carré de Pretoria.

Mais cela ne signifie pas pour autant que les portes de la zone sont fermées au Maroc. Contrairement à ce que répandent les médias, le royaume compte déjà des alliés non négligeables dans le tour de table de la SADC. A commencer par la Tanzanie, Madagascar, le Swaziland, la RDC et dans une moindre mesure la Zambie, la dernière étape de la tournée royale en Afrique. A l’exception du Swaziland, tous ces Etats ont signé des accords de coopérations économiques avec le royaume et convenu de mettre en place des forums d'affaires. 

Des régimes en déclin

Certes ces Etats ne font pas le poids face à l’Afrique du Sud mais la stratégie du royaume compte un atout capital : le temps. Les régimes qui apportent aujourd'hui un soutien sans concession au Polisario sont en déclin. Le Zimbabwe, avec un Robert Mugabe de 93 ans qui marche vers l’inconnu ; il en est de même pour l’Uganda de Yoweri Museveni, en poste depuis 1986. Quant au Congrès national africain (ANC) de Jacob Zuma, il vit des moments difficiles et pourrait perdre la présidence aux législatives sud-africaines de 2019 après la perte des grandes mairies du pays lors des communales de l'été 2016.

Le Mozambique, qui accueille en grande pompe le chef du Polisario, n’est guère mieux loti, avec un mouvement d’opposition armée (Résistance nationale mozambicaine - RENAMO) au Front de libération du Mozambique du président Filipe Nyusi. A cette instabilité politique s’ajoutent des indicateurs économiques dans le rouge. Pour financer sa guerre contre la RENAMO, le pouvoir a dû emprunter secrètement en 2014 2 milliards d’euros.

Article modifié le 2017/02/23 à 10h46

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