Gouvernement : Benkirane souffle le chaud et le froid, Akhannouch reste silencieux

Hier à Bouznika devant les jeunes de son parti, Abdelilah Benkirane a donné, pour la première fois, une deadline aux consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement. Ce lundi, le PJDiste a adopté un autre ton. Il s’est dit «optimiste» en ses chances de parvenir à constituer une majorité même s’il a reconnu qu’il «attend toujours les réponses d’Aziz Akhannouch et de Mohand Laenser» à ses propositions. Des déclarations faites en marge de la 2e édition du Forum parlementaire international sur la justice sociale à Rabat.

Si Benkirane multiplie, depuis un certain temps, les «confidences» aux médias, le président du RNI et le secrétaire général du MP se murent quant à eux dans un silence total. Laenser a par ailleurs formellement démenti avoir discuté avec Benkirane, lors de leur rencontre mardi 14 février, de la formation du gouvernement, précisant qu’il a «seulement pris un verre de thé» avec son hôte.

L’alternance entre silence et déclarations, annonciatrice d'un épilogue heureux ?

Quant à Aziz Akhannouch, son déplacement en Afrique et la crise avec l’Union européenne (UE) lui offre deux belles parades pour éviter d’aborder publiquement la question. Néanmoins, le sujet a probablement été au menu de sa réunion avec Saâdeddine El Othmani à Agadir à l’occasion de l’ouverture de la 4e édition du Salon Halieutis.

«Le président du conseil national du PJD a été présent au Salon toute la journée du mercredi 15 février. Il se tenait, avec son sourire habituel, à côté du ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime», nous confie une source locale. Une présence qui ne peut être justifiée que par des impératifs politiques, sachant que le PJDiste n’est pas un professionnel de la pêche.

Cette nouvelle répartition du silence et des «révélations» entre les principaux protagonistes traduit une révision de leurs campagnes de communication respectives sur ce sujet. A Benkirane les déclarations destinées à la consommation interne et aux médias réitérant son «veto» à la participation de l’USFP au prochain gouvernement et soufflant le chaud et le froid, alors qu’El Othmani mène de sérieuses discussions à l’abri des caméras. Quant à Aziz Akhannouch et dans une moindre mesure Mohand Laenser, ils se contentent de jauger les réactions en restant en retrait de la scène publique.

Un retournement de tendance alors qu'au lendemain de la réunion, samedi 24 décembre, du chef du gouvernement désigné avec les conseillers du roi, Mennouni et Kabbaj, nous avions assisté au silence de Benkirane et aux déclarations du président du RNI.