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Grand Angle

Tour d’horizon des tremblements de terre et tsunamis dans l'histoire du Maroc

Quelques heures seulement après les secousses sismiques ressenties ce matin à Agadir, la peur a envahi les habitants et les douloureux souvenirs du passé remontent à la surface… Retour sur l’histoire sismique du royaume.

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Le 29 févier 1960, la terre trembla à Agadir. / Ph. Afrik.com
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La ville du Souss, qui a su panser ses maux et ses blessures après plus d’un demi-siècle, présente encore les stigmates d’un traumatisme profond qui hante ses habitants. Une psychose notamment due au passé sismique et aux tsunamis survenus au Maroc.

Une terre sismique active

Le Maroc est une région soumise à une activité sismique appréciable, principalement due à sa position géographique dans une zone de collision continentale. Dans la chronologie des faits, plusieurs tremblements de terre et tsunamis ont touché le royaume, au point de détruire littéralement les zones affectées. Un haut risque sismique qui a plus d’une fois causé décès et dégâts matériels.

C’est le 1er et le 30 décembre 1079 que le séisme le plus anciennement relaté a frappé le royaume. Il a été à l’origine de la destruction de tours, minarets et autres édifices. Près de deux siècles plus tard, en 1276, la ville de Larache tombe sous les décombres suite aux secousses du séisme qui la frappe. Le 22 septembre 1522, c’est au tour de Fès et Tétouan de se voir ensevelir sous un amas de reste de constructions, tandis qu’une décennie plus tard, le 26 janvier 1531, de violentes secousses plongent le pays dans une peur effroyable. Le 1er mars 1579, Melilla n’est pas épargnée et est de nouveau secouée le 5 août 1660. Au 18ème siècle, ce ne sont pas moins de sept tremblements de terre qui touchent le Maroc, dont le terrible tsunami provoqué en 1755 de part l’épicentre à Lisbonne. Ensuite, le 19ème siècle ne connaîtra qu’un seul séisme le 11 février à Melilla. Les 21 et 22 janvier 1909, Tétouan sera détruite et cent victimes (entre morts et blessés) seront à déplorer. Puis le 4 janvier 1929, un tremblement de terre cause des dégâts à Fès.

L’année 1960 sera, elle, rythmée par l’un des séismes les plus meurtriers et les plus dévastateur de l’histoire du Maroc, laissant Agadir pour morte. Neuf ans plus tard, le royaume connaît une douleur similaire avec la peur qui (ré) envahit les cœurs des Marocains. Un violent séisme qui avait son épicentre dans la même région que celui de 1755 (Lisbonne) a été ressenti dans presque tout le Maroc, mais c'est sur le littoral Atlantique que ce séisme a atteint sa plus forte intensité. Le bilan a été d'une dizaine de morts et 200 blessés. Enfin, 2004 sera également marquée par une tragédie humaine lors du tremblement de terre qui a dévasté le nord du Maroc, et notamment la région d’Al Hoceima, faisant 628 morts, plus de 926 blessés et 15 230 sans abri. Depuis, des séismes moins puissants se sont produits dans ce pays, en particulier en 1994 avec un séisme de magnitude 6 qui causera la mort de deux personnes.

Deux dates gravées dans les mémoires

Le 29 février 1960 puis, neuf ans après, le 28 février 1969. Le séisme d’Agadir reste l’un des pires qu’ont vécu les populations compte tenu des dégâts qu’il a engendrés en emportant tout sur son passage, laissant la capitale du Souss se reconstruire de nouveau. Cette catastrophe a coûté la vie à près de 12 000 personnes et a fait quelque 25 000 blessés, bien que la magnitude du séisme était évaluée comme modérée, soit 5,75 sur l’échelle de Richter.

Le tsunami le plus récent ayant touché le pays est celui du 28 février 1969, conséquemment à un séisme de 7,3 degrés sur l’échelle de Richter. Ce séisme a provoqué un tsunami appelé raz-de-marée, mais il a été moins destructeur que celui du 1er novembre 1755 qui avait détruit plusieurs villes marocaines de Tanger à Agadir. Là encore, leur point commun fut leur épicentre, au large de Lisbonne.

D’après une étude sociologique élaborée suite à un tremblement de terre au Maroc dans la revue Cahiers internationaux de Sociologie, «il ne peut y avoir la moindre comparaison avec l’apocalyptique catastrophe d’Agadir ; mais un point est commun qu’il faut situer : c’est la panique qui s’empara de la population, d’emblée, et qui nous rappelle la fuite éperdue dans la campagne des rescapés d’Agadir.»

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