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Grand Angle

Maroc : Rappel à l'ordre des établissements d'enseignement supérieur privé dans des locaux résidentiels

Les locaux résidentiels ne sont plus permis aux établissements d'enseignement supérieur privé marocains qui ont reçu une circulaire du ministère de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique et de la formation des cadres. Ce rappel à l’ordre n’est pas nouveau, puisque le ministère de tutelle attend depuis un an qu'ils se conforment à son exécution, sans avoir pris de mesure restrictive… pour l’instant. Explications.

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Le deadline donné aux établissements largement dépassé. / DR
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Logés dans des appartements ou des villas, les établissements d’enseignements supérieurs privés avaient reçu l’ordre d’emménager dans des locaux dédiés à la vocation d’enseignement supérieur avant août 2016. Une décision qui n’est toujours pas passée du papier vers la réalité.

Ces établissements qui ont commencé à fleurir au milieu des années 80 sont aujourd’hui mécontents. «Le ministère exige de se conformer aux cahiers des charges mais ni normes ni critères ne sont précisés», selon Jacques Knafo, président de la Fédération marocaine de l’enseignement supérieur privé, cité par l’Economiste dans son édition d’aujourd’hui. Il ajoute que ces critères n’ont jamais été définis et affirme être surpris que cette décision émane du même ministère qui avait au départ donné son aval aux écoles privées d’enseignement supérieur.

Restructuration du secteur

Quel est l’objectif de la circulaire en question ? Contacté par Yabiladi, Mohamed Tahiri, directeur de l’enseignement supérieur privé au sein du ministère de tutelle répond que cette décision se dégage de la volonté d’accompagner le secteur pour le relifter.

«Au départ, c’est tout à fait normal, on avait incité les gens à investir dans ce domaine et il y avait alors beaucoup de souplesse. Aujourd’hui, il faut que le secteur se mette à niveau à l’instar de ce qui se fait dans tous les pays du monde.»

Il ajoute que c’est dans l’intérêt de ces établissements de se conformer à cette circulaire à cause de la concurrence des opérateurs étrangers qui s’installent aujourd’hui au Maroc. D’ailleurs, ajoute-t-il, la reconnaissance de l’Etat ne pourra pas être obtenue sans cette démarche.

L’accompagnement de l’Etat vise, selon Mohamed Tahiri, à offrir un enseignement de qualité non seulement aux étudiants marocains mais aussi étrangers. «Le Maroc est devenu un hub pour les étudiants africains et la deuxième destination pour les étudiants sub-sahariens», nous déclare-t-il. 

Les établissements marocains ou étrangers doivent donc adopter cette vision en se conformant aux normes du ministère. «C’est pour les inciter à se regrouper, avoir une taille critique et pouvoir donner des prestations de qualité», renchérit Mohamed Tahiri selon qui, le financement pour changer de local est pour l’instant absent puisqu’il s’agit d’«une décision politique et non administrative».

Et le directeur de l’enseignement supérieur privé au ministère de l'Enseignement supérieur de souligner que le deadline étant largement dépassé, le ministère rappelle les opérateurs du secteur d’une manière non cœrcitive en les invitant au «dialogue».

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