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Grand Angle

Présidentielle en France : Alger déroule le tapis rouge à Emmanuel Macron

Emmanuel Macron effectue une visite de deux jours en Algérie. Accueilli avec les honneurs habituellement réservés à un chef d’Etat, le protégé de François Hollande s’est engagé auprès de ses hôtes à relancer les relations franco-algériennes. A neuf semaines du premier tour de la présidentielle, Alger parie sur une victoire du fondateur du mouvement «En Marche !».

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Emmanuel Macron au côté du ministre algérien des Affaires étrangères, lundi 13 février 2017. / Ph. AFP
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L’Algérie a déroulé le tapis rouge à Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle française prévue en mai prochain. Un accueil digne d’un chef d’Etat a été réservé à l’ancien ministre de l’Economie. Avant même d’atterrir à l’aéroport d’Alger, le fondateur du mouvement «En Marche !» a eu droit à une campagne médiatique annonçant son arrivée. Une autre faveur généralement octroyée aux présidents.

Il a d’abord accordé une longue interview au quotidien El Watan et signé une tribune publiée sur le site d'informations TSA. Deux initiatives pleines de promesses et de messages envers ses hôtes sur sa détermination à «apporter un regard nouveau sur l’Algérie», Macron rappelant que la France et l’Algérie «sont en effet confrontées aux mêmes défis». «Pour la France, l’Algérie est une priorité. Le dialogue avec les Algériens est essentiel. L’histoire qui nous lie est ancienne et elle a forgé nos deux pays», a-t-il indiqué.

Seul le président Bouteflika ne figure pas sur l’agenda algérien de Macron

Une fois dans la capitale, la campagne médiatique a cédé le terrain aux réunions politiques. Emmanuel Macron s’est entretenu avec le chef du gouvernement Abdelmalek Sellal, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et le ministre de l’Industrie, Ismaïl Bouchareb. Ce dernier est connu pour être l’«argentier» du clan Bouteflika. Son nom a d’ailleurs été cité dans l’affaire des Panama Papers. Hier soir, Macron a pris langue également avec le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa.

Ce mardi, sur l’agenda du protégé de François Hollande est inscrite une réunion avec le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). «Sa rencontre avec le FCE où il est susceptible de compter des amis est peut-être à inscrire dans cette recherche de fonds. Nombre d’entrepreneurs algériens comptent aussi des affaires en France et peuvent être sollicités à faire des dons», écrit le site TSA.

«Peaufiner sa stature internationale» nécessite en effet des moyens. L’Afrique est l’endroit idoine pour s'en forger une. Bien avant Emmanuel Macron, les ténors de la droite avaient saisi l’importance financière du continent et y avaient multiplié les déplacements à la veille de consultations législatives ou présidentielles, le tout au grand dam des organisations des droits de l’homme. L’ancien ministre de l’Economie n’a fait que suivre le chemin tracé par ses prédécesseurs. Pour mémoire, Alain Juppé, alors candidat à la primaire de la droite et du centre, s’était rendu à Alger en février 2016 pour une visite de trois jours.

Qu'en est-il du Maroc ?

Si Alger parie essentiellement sur Emmanuel Macron, le Maroc se garde, du moins officiellement, d’apporter son appui à l’un des candidats engagés dans la présidentielle française. Néanmoins, certains décideurs politico-médiatiques de la gauche, très influents dans l'Hexagone et réputés être proches des positions du royaume, ont déclaré qu'ils voteraient Macron le 23 avril. Parmi eux Pierre Bergé, copropriétaire du quotidien Le Monde.

«Je soutiens Emmanuel Macron (…) Il y a très longtemps que je fais confiance à la jeunesse, qui n'est pas un handicap, mais un avantage», a-t-il expliqué dans un autre tweet datant de fin janvier. Le 22 décembre 2016 au palais royal de Marrakech, le roi Mohammed VI avait décoré Pierre Berger du Grand Cordon du Wissam Alaouite.

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