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Grand Angle

«Le PJD est prêt à renoncer à la présidence du gouvernement», affirme Benkirane

L’allocution de Benkirane à l’occasion de la session inaugurale du Conseil national du PJD a répondu aux attentes de la classe politique. Pour la première fois, le PJDiste affirme que son parti est prêt à renoncer à la présidence du gouvernement.

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Pour la première fois, le PJDiste affirme que son parti est prêt à renoncer à la présidence du gouvernement. / DR
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Ce samedi matin à Bouznika, s’est ouverte une session ordinaire du conseil national du PJD, avec en vedette Abdelilah Benkirane. Une véritable occasion pour le n°1 de la Lampe de revenir sur plus de cinq mois de blocage dans les consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement.

Dans son allocution, le secrétaire général a soufflé sur le chaud et le froid. Il s'est dit foncièrement opposé à une intégration de l’USFP dans son projet de coalition, comme l’exige le président du RNI. «Je n’attends pas de ce parti (l’USFP, ndlr) qu'il me contacte pour former le gouvernement. J’attends uniquement les réponses d’[Aziz] Akhannouch et de [Mohand] Laenser», a-t-il souligné.

«Cette formation n’a remporté que 20 sièges» à l’issue des élections législatives du 7 octobre, a-t-il rappelé non sans ironie. Puis de remuer le couteau dans la plaie : «C’est d’ailleurs le même nombre de sièges que nous avons obtenus rien que dans la région Rabat-Kénitra.» Un ton qui n’est pas sans rappeler ses critiques à l’encontre du RNI lorsqu’il avait traité début novembre la Colombe de «parti bancal qui n’a glané que 37 sièges», avant de faire marche arrière et de louer les compétences des cadres du RNI.

«Prêt à renoncer à la présidence du gouvernement» ?

Parallèlement à cette fermeté vis-à-vis de l’intégration de l’USFP, Benkirane s’est dit prêt à renoncer à la présidence de l’exécutif si «les intérêts de la nation l’exigent».

Pour rappel, le PJD a déjà cédé la présidence de la Chambre des représentants au nom de ce même principe. Dans un message à qui de droit, il a affirmé que son parti «a répondu à l’appel de la nation de ratifier l’Acte constitutif de l’Union africaine».

Même si le PJDiste a vite opéré un retour à la ligne prônée par la Lampe, à savoir «le respect de la volonté populaire», c’est en effet la première fois qu’il évoque publiquement cette option. Est-ce là un simple ballon d’essai envoyé à la classe politique et aux médias, ou s’inscrit-elle dans le cadre d’un exercice destiné à préparer la base du PJD à un possible retrait des islamistes de la présidence du gouvernement ?

Une éventualité qui n’est pas à exclure, d’autant plus que le contexte international n’est guère favorable aux islamistes, comme ce fut le cas en 2011. L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a donné un signal négatif en Occident vis à vis des formations islamistes dans le monde arabe. L'éventualité d'une victoire de Marine Le Pen en France renforcerait cette tendance.

Article modifié le 2017/02/12 à 18h04

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