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Grand Angle

Mixité dans les salons de coiffure à Fès : Driss El Azami tente de noyer le poisson

Des sources médiatiques affirment ce jeudi que le Conseil de la ville de Fès, réuni en session ordinaire mercredi, a adopté un décret interdisant la mixité entre hommes et femmes dans les spas, centres de beauté et salons de coiffure. Une information démentie ce jeudi par Driss El Azami El Idrissi auprès de Yabiladi. Tentative de noyer le poisson. Explications.

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Photo d'illustration. / DR
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Le conseil de la ville de Fès a-t-il décidé d'interdire la mixité dans les spas, les centres de beauté et de coiffure en marge de sa session du mercredi ? C'est Atlantic Radio qui, en premier, rapporte l'information dans son flash info de ce jeudi, en avançant qu’une décision a été prise à l'unanimité par les membres du conseil. Un conseil «dominé par le PJD et présidé par l'ancien ministre du Budget, Driss El Azami El Idrissi (PJD)».

«L'arrêté communal, adopté à l'unanimité par les 74 conseillers présents, ces établissements devraient se doter séparément d'espaces homme et femme», précise, de son côté, le quotidien francophone l’Economiste.

Une information erronée selon Driss El Azami El Idrissi…

Contacté ce jeudi par Yabiladi, le maire de Fès, visiblement amusé, dément l’information. «Le conseil a tenu sa réunion et plusieurs décisions réglementaires ont été votées. Aucune décision concernant les spas ou les salons de massage n’a été à l’ordre du jour ou n’a été discutée lors de cette session», nous précise-t-il d'emblée.

«On a eu un arrêté communal sur les salons de beauté et de coiffure. Mais cette information sur les spas et les salons de massage est erronée.»

Quant à cet arrêté, il se penche, toujours selon le maire de Fès, sur les conditions d’exploitation des salons de coiffure et de beauté dans la capitale spirituelle ainsi que sur les mesures pour la sûreté et la sécurité qui doivent être mises en place par les propriétaires de ces centres. «Mais cette question d’interdiction de mixité, comme vous le dites, ne figure pas dans le décret communal que nous avons adopté hier», poursuit l’ancien ministre chargé du Budget.

Et Driss El Azami El Idrissi de nous paraphraser l’article du décret qui fait l'objet de cette petite polémique. Un texte qui stipule qu’«il est autorisé à exercer la coiffure pour les femmes et pour les hommes dans le même salon si ce dernier remplit les conditions et si sa superficie permet d’accueillir les deux sexes dans deux parties distinctes», à en croire le maire de Fès.

…qui ne fait que noyer le poisson

Des propos d’ailleurs repris, mot par mot, par un communiqué de presse signé par le maire de Fès et adressé aux médias nationaux à l’instar de Lakome. Ce dernier partage, en exclusivité, le décret en question que le ministre nous a paraphrasé. Mais à travers sa déclaration, Driss El Azami El Idrissi ne fait que noyer le poisson. Sa tentative de balayer le mot «mixité» sous le tapis échoue, puisque rien que le fait d'évoquer deux parties distinctes conditionne la non-mixité.

D'ailleurs, le texte impose la présentation d'une lettre d'engagement, dans l'un de ses articles, aux coiffeurs souhaitant exercer ce métier pour l’un des deux sexes exclusivement. Le décret communal, qui se veut une loi cadrant le métier de coiffeur à Fès, est d'autant plus inquiétant qu'il reste imprécis. Bien qu’il évoque à maintes reprises les mots «superficies», «autorisation» et «conditions», les agents de l'autorité qui doivent l'appliquer laisseront, dans plusieurs cas de figures, libre cours à leur imagination.

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