«On a fait confiance au Polisario depuis 35 ans. Aujourd'hui, on pense qu'il ne nous représente pas». Ces mots sont de Salah Khatri porte-parole et co-fondateur du RSD, le nouveau parti politique formé dans les camps de Tindouf, selon la MAP. L’objectif de cette formation dont la déclaration des principes avait été dévoilée le 2 février dernier est clair : l’instauration de la démocratie dans les camps de Lahmada.
Et l'autodétermination ?
Concernant la résolution du conflit du Sahara, il est question d’ «une solution politique consensuelle» prenant en compte «les intérêts de notre région, du Maghreb» précise le porte parole du RSD.
Pour le parti, la solution du conflit du Sahara «passe par la voie démocratique». Autrement dit, il faut d’abord instaurer la démocratie au niveau interne pour pouvoir défendre le choix des Sahraouis. «Une solution politique et sociale» ajoute Salah Khatri, qui soutient que le «Polisario a installé son pouvoir sur des pratiques de népotisme, de tribalisme et de corruption». Pour lui, le Front «est en train de devenir un problème pour les Sahraouis».
La nouvelle formation, écrit la MAP, regroupe des «Sahraouis de tous les horizons, de toutes sensibilités». Elle revendique également des «comités discrets dans toutes les +wilaya+ des camps» ainsi que des partisans dans cinq pays européens, en Mauritanie, de même qu’au Maroc. Le RSD prévoit son premier congrès en novembre et décembre prochain dans les camps de Tindouf. Une occasion pour mettre en place l’organisation définitive du parti.
Défection au Corcas
Du côté des autorités marocaines, cette voie «alternative» au Polisario suscite certainement beaucoup d’attention. A l’instar de la défection d’un certain Messaoud Ramdane, membre du Conseil royal des affaires sahariennes (CORCAS). L’ancien membre du Polisario a tourné la face au Maroc et annonce son «appui à l’autodétermination du Sahara occidental».
Lors d’une conférence de presse jeudi (24 mars) à Madrid, le président de l’Association saharaouie des droits de l’Homme (ASADEH) a qualifié de «farce» le projet marocain d’autonomie et justifié sa volte face par «par la répression brutale» des autorités marocaines lors du démantèlement du camp Gdeim Izik à Laâyoune, le 8 novembre dernier.