Le ministère en charge des Marocains résidant à l’étranger (MCMRE) a fait, mercredi 23 mars à Rabat, la présentation du guide d’accompagnement des femmes marocaines immigrées (FMI), note-t-on sur le site ministériel. Il a été réalisé par le MCMRE en partenariat avec l'agence canadienne de coopération internationale. Un guide destiné à «l'ensemble des acteurs œuvrant dans les domaines liés aux questions de l'immigration des femmes marocaines». Ceci «en vue de leur fournir des informations et des mécanismes nécessaires dans le but de hisser la qualité des efforts d'accompagnement social et de soutien socio-juridique», a signalé M. Mohammed Ameur (MCMRE).
Pour une égalité entre hommes et femmes
Selon les statistiques du ministère des MRE, les femmes représentent, aujourd’hui, «près de la moitié» de la communauté marocaine à l’étranger. Ces femmes, ayant pour la plupart entre 20 et 45 ans, disposent généralement d’une «qualification limitée», ne pouvant donc pas être indépendantes. Elles se trouvent ainsi très vulnérables. L’objectif de ce programme est d’accompagner les FMI de manière à ce qu’elles sortent de ces situations de vulnérabilité et de violence.
Les concepteurs de ce guide entendent revaloriser le statut de la FMI de sorte à rétablir l’égalité entre homme et femme. Selon la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, ce guide traduit la volonté de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes. Mettant ainsi l'accent sur la «nécessité de changer l'image stéréotypée et négative liée aux femmes immigrées à travers la diffusion de la culture de l'égalité». Un point de vue soutenu par Abdelhamid El-Iraki, représentant du fonds d'appui à l'égalité entre les sexes de l'agence canadienne de la coopération internationale.
Le programme engage également une communication sur la FMI, afin de valoriser son statut et remédier aux clichés de femme soumise, femme dédiée entièrement à la maternité. Il prévoit ainsi une action de proximité en direction des FMI et des actions grand public.
Un outil de travail pour les consulats marocains
Les premiers destinataires de ce guide sont les consulats marocains à l’étranger. Le guide doit permettre de renforcer les mécanismes d'accompagnement social et juridique aux FMI dans les pays étrangers. Il est prévu que des travailleurs sociaux soient recrutés, au sein des consulats, pour assurer cette tâche. Le guide sert notamment à encadrer ces travailleurs sociaux, leur rôle y est clairement défini. Avec un champ d’action et des domaines d’intervention bien délimités, ils devront entre autre, apporter assistance, écoute et accompagnement aux FMI.
Le guide présente aussi une analyse détaillée des différents facteurs de vulnérabilité des FMI, accompagnée de cas vécus. Permettant aux agents sociaux d’avoir une idée des cas qu’ils pourront rencontrer.
…d’autres cibles
Pour venir en aide aux FMI de la manière la plus efficace, le MCMRE prévoit également de toucher plusieurs cibles, notamment les Hommes marocains immigrés (HMI). A ce niveau, un travail de «prévention des violences à l’encontre des FMI» sera fait. Le guide présente une approche plutôt psychologique et très humaine du comportement violant que peuvent avoir certains Marocains à l'étranger vis-à-vis de leurs femmes. Selon l’étude réalisée, certains hommes sont poussés à l’excès par une «peur permanente de voir la famille se disloquer et les enfants perdus» ou encore de voir leur autorité parentale remise en cause.
De plus, le guide se penche sur les jeunes filles issues de l’immigration, dans l’intérêt de faire d’elle des femmes mieux averties au sein de la société d’aujourd’hui et de demain, dans leur pays d’accueil. Les familles ne sont pas en reste. Les travailleurs sociaux agiront pour la la «cohésion familiale dont l’exécution permettrait de regrouper des familles marocaines immigrées volontaires en réseaux».
Le guide d’accompagnement des femmes marocaines immigrées présente de manière assez pointue l’ensemble des problèmes des FMI ainsi que les solutions y afférentes. Il ne reste plus que le bonne mise en pratique des recommendations par les travailleurs sociaux et les consulats. Affaire à suivre…