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Nantes : La visite d'une mosquée par des lycéens déclenche une vague de réactions islamophobes

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Des élèves de terminales ES du lycée Jules-Verne de Nantes lors de la visite de la Grande mosquée de Nantes, le 15 décembre 2016. / Ph. Facebook Imam Belgacem Ben Saïd
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Des élèves de terminale ES (économique et sociale) du lycée Jules-Verne de Nantes se sont rendus à la Grande mosquée de Nantes, dans le quartier Malakoff, le 15 décembre dernier. Jusque-là, rien que de très normal. Pourtant, l’évènement a suscité une levée de boucliers. Plus encore, une nuée de commentaires islamophobes, rapporte l’édition régionale de France 3.

La visite, qui s’inscrit pourtant dans le programme d’histoire des lycéens, n’est pas la première du genre : depuis quelques années déjà, le centre islamique reçoit des classes pour étayer leurs connaissances du culte musulman.

Plusieurs photos des jeunes visiteurs ont été prises pendant cette sortie, dont certaines ont été publiées sur le compte Facebook de l’imam de la mosquée, Belgacem Ben Saïd. Des images que le site identitaire Fdesouche a reprises, expliquant, non sans raccourcis, que «cette mosquée étant membre de la fédération des islamistes de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France, ndlr), (…) devrait être fermée depuis longtemps».

Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse, n’a pas tardé à mettre les pieds dans le plat, relayant sur Twitter l’intox de Fdesouche.

«La mosquée de Nantes fait partie de ce réseau [l’UOIF] et nous pensons qu’il existe d’autres lieux pour montrer l’islam aux jeunes Français», nuance Pascal Gannat, le président du groupe FN au Conseil régional, contacté par France 3.

Relayée par la députée FN, l’information a aussitôt fait bondir les milieux d’extrême droite sur internet, qui publient à leur tour, entre le 11 et le 13 janvier, des articles aux arguments douteux. Selon eux, la mairie de Nantes a octroyé 200 000 euros à l’association islamique de l’Ouest de la France (AIOF), qui gère la Grande mosquée de Nantes, pour financer la construction du centre culturel. «Une rumeur sans fondement», a réagi l’imam Ben Saïd sur son compte Facebook.

La fondatrice du site Résistance républicaine, dont l’islamophobie est totalement assumée, a même mentionné le numéro de téléphone du lycée en fin d’articles, incitant les internautes au harcèlement.

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