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Grand Angle

France : Les attentats n'ont pas eu d'impact sur les préjugés visant les minorités et les immigrés

Après les attentats perpétrés en France, qui ont lourdement touché la communauté nationale, les musulmans sont-ils moins bien perçus ? Non, révèle la deuxième vague du sondage Ipsos pour la Fondation du judaïsme français. Détails.

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Les préjugés et opinions négatives sur les diverses minorités ou les immigrés en France n’ont pas particulièrement augmenté après la succession d’attentats perpétrés dans l’Hexagone. / Ph. AFP
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Les préjugés et opinions négatives sur les diverses minorités ou les immigrés en France n’ont pas particulièrement augmenté après la succession d’attentats perpétrés dans l’Hexagone. Tel est le premier constat de la seconde vague de l’étude réalisée par l’institut de sondage Ipsos pour la Fondation du judaïsme français sur «L’évolution de la relation à l’autre au sein de la société», rapporte Le Monde.

L’étude a été réalisée du 4 au 14 novembre 2016 sur un échantillon de 1 005 personnes de 18 ans et plus. La première version de cette enquête remonte à juillet 2014. Elle ne cible pas de minorité en particulier, mais donne une vision globale des opinions en fonction des origines ou des religions.

Les résultats font remonter une stabilisation des préjugés sur les minorités et les immigrés depuis décembre 2014, malgré les attentats de Paris (janvier et novembre 2015) et Nice (juillet 2016).

Un quart des sondés pensent que la grande majorité des musulmans est «mal intégrée»

Dans le détail, entre 56% et 68% des sondés affirment entretenir de bons rapports avec les Asiatiques, les Subsahariens et les Maghrébins. Les trois quarts disent fréquenter des gens n’ayant pas la même origine, la même religion et la même couleur de peau qu’eux. Une proportion en baisse de six à sept points par rapport à 2014.

La perception des musulmans ne se détériore pas par rapport à 2014. Ainsi, dans la vie de tous les jours, 61% (+ 1 point) des sondés ont de bonnes relations avec les personnes de confession musulmane, contre 16% (+ 2 points) qui disent être en mauvais termes avec elles. Pas de dégradation non plus en ce qui concerne leur degré d’intégration, même si un quart des personnes interrogées (contre 2 % à 6% pour les catholiques, les protestants, les bouddhistes ou les juifs) continuent de penser que «la grande majorité est mal intégrée» (- 3 points).

L’islam trop visible dans l’espace public ?

En revanche, les mosquées sont moins bien perçues : les personnes interrogées sont de moins en moins favorables à la construction des lieux de culte musulmans (45%, - 8 points) par rapport à 2014. Les tenues traditionnelles musulmanes pour les hommes (52%) et le voile intégral pour les femmes (87%) connaissent une hostilité plus accentuée puisqu’il y a une hausse de 4 points pour les deux.

Cependant, l’acceptation des mères voilées lors des sorties scolaires progresse (32%, + 6 points) et le rejet du voile simple pour les femmes recule (46 %, - 3 points). «La figure symbolique de l’homme musulman apparaît spécifiquement porteuse de menaces», explique Brice Teinturier, d’Ipsos.

Preuve en est du recul de l’acceptation du mariage de sa fille avec un homme musulman : celui-ci est moins accepté qu’auparavant (42%, - 2 points), alors que le mariage d’un fils avec une femme musulmane connaît une hausse de l’acceptation (51%, + 3 points). Plus globalement, la tolérance vis-à-vis des mariages avec un homme d’origine maghrébine connaissent un recul (47%, - 6 points).

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