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Grand Angle

Remplacer les humains par des machines : Au Maroc, 51% des emplois sont automatisables selon l’Institut McKinsey 

Les gens devront continuer à travailler aux côtés des machines au moment où plus de la moitié des métiers dans le monde, tous secteurs confondus, sont automatisables. C’est ce qui ressort d’une étude signée McKinsey Institute et publiée dimanche. Quant au Maroc, 5,6 millions de postes, soit 51% des emplois peuvent être automatisés. Détails.

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Les gens devront continuer à travailler aux côtés des machines qui sont en passe de les remplacer dans quelques années. / DR
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Les machines remplaceront-elles bientôt les salariés au Maroc ? A en croire l’Institut McKinsey, près de 51% des emplois au royaume tous secteurs confondus, soit 5,6 millions de postes, sont automatisables. Dans un rapport publié dimanche par l’institut américain de recherches et de consulting, qui traite de l'impact de la technologie sur les entreprises et les sociétés, on apprend que des secteurs comme l’agriculture, la pêche et la chasse, le commerce de détail, l’industrie de fabrication ou encore la construction, représentent des potentiels d’automatisation variant entre 47 et 53%.

Dans le détail, si le premier secteur - agriculture, pêche et chasse selon McKinsey - emploie en moyenne 4,1 millions de Marocains, près de la moitié de ces postes (2 millions de postes) peuvent être automatisés. Quant au secteur minier, le potentiel d’automatisation passe à 58%, représentant 25 400 emplois sur les 44 000 postes actuels.

L’Education et la Santé pas épargnés

La filière du commerce de détail, qui arrive en deuxième position en termes de personnes employées (1,6 million d’employés), n’échappe pas à la loupe de McKinsey. L’institut estime en effet que le travail de 840 400 personnes exerçant dans ce domaine peut être accompli par des machines. Plus loin, les analystes de McKinsey se penchent sur le volet industriel, qui emploie 1,5 million de Marocains, où le potentiel d’automatisation représente, selon eux, 64% (985 200 postes) ainsi que sur le secteur de la construction (1,2 million de postes avec un potentiel d’automatisation de 47%).

Au niveau de l’administration et les postes de supports et le gouvernement, qui représentent selon l’étude 678 000 emplois, ce sont 267 300 postes, soit 39%, qui peuvent être automatisés, au moment où 57% des postes du secteur de transport et d’entreposage sont automatisables. Même dans le milieu de l’Education et celui de la Santé, les potentiels d’automatisation plafonnent respectivement à 39 et 40%, selon les données fournies par l’étude.

Au niveau du continent africain et du monde arabe, le rapport de l’Institut McKinsey estime que 46% de postes, tous secteurs confondus, sont automatisables au Nigéria, contre 47% en Ethiopie, 49% en Egypte, 46% en Arabie saoudite, 53% au Sénégal et 47% aux Emirats arabes unis. En France, et à titre de comparaison, les machines peuvent remplacer l’élément humain dans presque 43% des postes, tous secteurs confondus, alors qu’aux Etats-Unis, 60% des postes industriels peuvent être automatisés.

Augmenter la productivité de 1,4% par an

Cette dernière, qui se penche sur l'avenir du travail et les impacts potentiels sur l'économie mondiale des données et des analyses, de l'automatisation, de la robotique et de l'intelligence artificielle, analyse comment un large éventail de technologies pourrait potentiellement automatiser les tâches confiées actuellement à des êtres humains. Elle s’intéresse aussi à l'impact de ce processus sur la productivité mondiale.

«Les progrès de la robotique, de l'intelligence artificielle et de la machine inaugurent une nouvelle ère de l'automatisation, au moment où les machines correspondent et arrivent même à surpasser les performances humaines. L'automatisation des activités peut améliorer les performances en réduisant les erreurs et en optimisant la qualité et la vitesse, et dans certains cas, atteindre des résultats qui dépassent les capacités humaines», justifient les analystes du rapport. Ces derniers estiment même, en se basant sur des scénarios, que l'automatisation peut accroître la productivité dans le monde de 0,8 jusqu’à 1,4% par an.

L’analyse s’est basée sur 2 000 activités de travail et près de 800 professions et considère que le processus est inévitable, arguant que plus de la moitié des activités pourront être automatisées à l’horizon de 2035-2075, selon plusieurs facteurs et conditions économiques.

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