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Grand Angle

Etats-Unis : Le PJD risque-t-il d'être touché par la politique anti Frères musulmans de Rex Tillerson ?

Les relations entre les représentants de l’islam politique et les Etats-Unis sont au bord de la rupture. L’administration Trump est décidée à inscrire les Frères musulmans comme organisation terroriste. Une détermination affichée par Rex Tillerson, pressenti pour diriger la diplomatie américaine. Le PJD, habitué à une bienveillance des Républicains, pâtira-t-il des conséquences politiques d’une telle mesure ?

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Rex Tillerson / DR
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Une mauvaise nouvelle pour les islamistes marocains en provenance de Washington. L’administration Trump est plus que jamais décidée à déclarer les Frères musulmans organisation terroriste. Cette fois la menace émane de Rex Tillerson, pressenti pour occuper le maroquin du Département d’Etat.

Auditionné hier par des membres de la commission des Affaires étrangères au Sénat, le milliardaire texan a fixé les objectifs auxquels il compte s’atteler dès le feu vert du Sénat à sa désignation. Inscrire les FM sur la liste noire aux côtés d’Al Qaida, Daesh et quelques organisations iraniennes, fait partie de ses préoccupations.

La position du prochain chef de la diplomatie est, par ailleurs, parfaitement en phase avec celle de Walid Pharès, un Américain d’origine libanaise, de 58 ans proche des organisations juives aux Etats-Unis. Il a assumé les fonctions de conseiller en politique étrangère pendant la campagne du candidat Trump.

Les attaques de Raissouni contre la Confrérie suffiront-elles à épargner le PJD ?

Une mesure qui devrait concerner toutes les antennes de la Confrérie implantées dans les pays arabes. Et il n’est pas à écarter que les organisations ayant de solides liens avec les Frères musulmans, telles Ennahda en Tunisie et le PJD au Maroc, soient mises également sur la sellette. L’Union des organisations islamiques de France (UOIF) pourrait être logée à la même enseigne, sachant que les Emirats arabes unis l’avaient inscrite sur la liste noire, en novembre 2014.

Pour mémoire, les services de John Kerry avait établi en juillet 2014 une liste de 131 personnalités soupçonnées d’apporter un soutien à Daesh dont six islamistes marocains. Parmi eux figure Mohamed Yatim, député du PJD à la Chambre des représentants, et Ahmed Raissouni, l’actuel membre du conseil exécutif du Mouvement unicité et réforme, la matrice de la Lampe. Sous l’administration Obama, aucune mesure de représailles n’avait été prise à l’encontre des Marocains. Sauf qu’avec l’équipe Trump, résolument anti-islamiste, tout est possible.

Il faut dire que Raissouni est l’un des rares PJDistes à avoir anticipé les conséquences des positions radicales du prochain locataire de la Maison blanche en fustigeant la confrérie, dans des déclarations à la presse. Le religieux a pris la responsabilité de parler au nom de ses «frères» pour exprimer publiquement tout le mal qu’il pense des Frères musulmans.

Dans une interview à la chaîne américaine Al Hurra, Abdelilah Benkirane avait quant à lui déclaré que le candidat Trump lui faisait peur.

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