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Grand Angle

Les dessous de l'injonction au silence de Benkirane aux PJDistes

Benkirane a jeté un nouveau pavé dans la marre : il vient d’interdire à tous les PJDistes de donner des déclarations à la presse. Un ordre qui intervient seulement 24 heures après l’appel du roi Mohammed VI aux deux Chambres du parlement d’accélérer l’adoption de l’Acte constitutif de l’Union africaine.

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Abdelilah Benkirane / Archive - Ph. L'Economiste
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Abdelilah Benkirane vient de créer la surprise. Ce soir, il a ordonné à tous les militants du PJD, et sans exception, de refuser toute déclaration à la presse, toute la presse, sur n’importe quel sujet. La note lapidaire du secrétaire général vient d’être publiée sur le site d’actualité de la Lampe.

Le chef du gouvernement désigné n’a pas justifié son diktat. Néanmoins, son timing tend à privilégier la piste de la demande du roi d’accélérer l’adoption par les deux Chambres du Parlement de l’Acte constitutif de l’Union africaine. Ce qui se traduira automatiquement par une reprise des travaux de la Chambre des représentants, avec à la clé l’élection du président et notamment des membres de la commission des Affaires étrangères ; l’instance à même d’examiner la Charte de l’organisation panafricaine avant de céder le témoin à la plénière. Le texte devra ensuite être validé par les Conseillers et enfin retourner aux Députés en deuxième lecture.

Taire les voix contestataires

Ce mercredi 11 janvier, des voix au sein du PJD se sont prononcées contre un tel scénario. Parmi elles, Mohamed Yatim et Abdelali Hamieddine, deux fidèles de Benkirane. Ils ont appelé à la nécessité de former d’abord le gouvernement avant de passer à élire les instances de la Chambre basse du parlement.

Dans un précédent article nous avions annoncé que cinq partis, le PAM, le RNI, le MP, l’USFP et l’UC, se préparent à tenir l’élection du président de la Chambre des représentants, et ce, sans attendre l’annonce de la constitution d’une majorité gouvernementale.

Par cet ordre direct à ses militants, Abdelilah Benkirane entend probablement éviter tout dérapage qui pourrait torpiller le dialogue avec des proches du pouvoir pour parvenir à une solution "honorable". Une explication qui fait sens pour celui qui a toujours plaidé pour la prééminence des «intérêts suprêmes de la nation» sur ceux des partis.  

Une manière également de taire les voix qui s’interrogent à propos du communiqué du Conseil des ministres du mardi 10 janvier, consacré à la nécessité d’accélérer l’adoption de l’Acte constitutif par les deux Chambres du parlement. Pour rappel, cette validation devra avoir lieu avant le début du 28e sommet de l’UA, prévue les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba.

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