En Espagne, le salaire dépend des origines du travailleur. S’il est étranger, il recevra, en moyenne, moins de la moitié de ce qu'un Espagnol perçoit à la fin du mois, selon une étude du syndicat espagnol UGT, publiée à l’occasion de la journée international de lutte contre les discriminations raciales et basée sur des chiffres datant de 2009. Ainsi, les travailleurs étrangers hommes n’ont perçu cette année là que 40,53% de ce qu’ont reçu les Espagnols, soit 10 526 euros l’année, contre 20 069 pour les Espagnols.
La différence des rémunérations se retrouve également entre femmes espagnoles et étrangères, même si elle est moins accentuée : 9 123 euros contre 16 778 euros par an, soit 51,35% du salaire des Espagnoles. Conséquence : la capacité d’épargne des immigrés est très faible. Une réalité qui s’explique aussi par les dettes qu’ils contractent pour leurs frais de voyages ou tout simplement parce qu’ils envoient une partie de leur revenus dans leurs pays d’origine.
La centrale syndicale espagnole UGT dénonce ces discriminations salariales et demande à ce que les étrangers soient traités sur pied d’égalité avec les Espagnols. Leur contribution dans l’économie espagnole n’est plus à démontrer : quelques 4 926 608 étrangers, dont près de la moitié sont des ressortissants de l’UE, bénéficient de permis de travail en Espagne.
Discrimination à l’emploi
Beaucoup d’autres n’ont pas encore eu cette chance, en raison, notamment, de la discrimination à l’emploi. Les banques aussi sont pointées du doigt car très réticentes à accorder des prêts aux étrangers. L’UGT rappelle également que les emplois temporaires accordés aux étrangers les privent d’indemnités de licenciement et d’allocations chômage.
Les secteurs de la construction, de l’agriculture, de la restauration et des travaux domestiques sont ceux dans lesquels les étrangers sont le plus employés. Mais la crise économique est passée par là : 119 309 permis de travail ont été délivrés en 2009 contre seulement 7050 en 2010, entre janvier et septembre. De même, le nombre de nouveaux immigrés arrivant en Espagne a fortement ralenti ces dernières années. En 2009, il a connu une croissance de 1,07%, contre 7,21% avant le début de la crise économique.