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Grand Angle

Dix jours après l’intervention du roi, le Maroc est toujours sans gouvernement

L’actuel gouvernement d’expédition des affaires courantes entame cette semaine son 4ème mois d’existence. Faute d’un compromis entre ses principaux acteurs, à savoir le PJD, et le RNI, sur la présence ou non de l’Istiqlal au sein du prochain exécutif, ce cabinet a encore de beaux jours devant lui. Et pourtant, le 26 décembre, le roi Mohammed VI avait émis le vœu «de voir le nouveau gouvernement se former dans les meilleurs délais».

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Le chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane. /DR
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Est-ce le retour à la case départ ? Dix jours après l’intervention royale du samedi 26 décembre, le pays est toujours sans gouvernement. Les «concessions» faites par un Hamid Chabat au pied du mur après ses propos sur la «marocanité de la Mauritanie», lors de la session extraordinaire du conseil national du Parti de l’Istiqlal (PI), n’ont pas réellement convaincu Aziz Akhannouch de lever son véto à la participation de ministres issus de l’Istiqlal à la composition du prochain exécutif.

Si le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) refuse de modifier sa position initiale, exprimée dès le 30 octobre, Abdelilah Benkirane fait face au rejet de ses «frères» au secrétariat général d’écarter leurs amis conservateurs du parti de la Balance. Il n’a pas pu recueillir leur adhésion dimanche dernier à sa proposition.

Ce jeu n’a que trop durer

Ce mardi, le chef du gouvernement désigné tente une nouvel fois sa chance. Le Parti de la justice et du développement (PJD) doit impérativement briser son silence et communiquer officiellement sa position d’abord au Cabinet royal et ensuite à l’opinion publique. Abdelilah Benkirane est, en effet, dans une mauvaise posture.

Les «cadeaux» de Hamid Chabat, salués à l’unisson par les médias du PJD, se sont avérés «empoisonnés». Ils n’ont pas facilité la mission d’Abdelilah Benkirane de former son gouvernement «dans les meilleurs délais», selon le communiqué du Cabinet royal du 26 décembre annonçant la tenue d’une réunion entre le PJDiste et deux conseillers du roi, Abdellatif Mennouni et Omar Kabbaj. Pire, ce retard dans l’annonce de sa coalition gouvernementale est de nature à porter un préjudice au «capital» de confiance dont jouit encore le chef de file du PJD auprès de certains membres de l’entourage royal.

En attendant une décision claire et nette de la direction du parti de la Lampe, le blocage a encore de beaux jours devant lui à moins d’une intervention directe et ferme du souverain destinée à mettre fin à ce jeu puéril. D’autant que la semaine prochaine, la nomination survenue le 10 octobre de Benkirane pour former un nouveau cabinet entamera son 4e mois.

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