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Grand Angle

Fatima Aatar, Espagnole d’origine marocaine, féministe et voilée

El Periodico consacre un portrait à Fatima Aatar, une jeune anthropologue, née en Catalogne (Espagne). La jeune femme qui porte le Maroc dans son cœur affirme que porter le foulard est une "action politique".

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Fatima Aatar, féministe et musulmane./ Ph. Compte Twitter de Fatima Aatar
Temps de lecture: 2'

La jeune femme s’est spécialisée dans le domaine du social et de la culture. Maitrisant parfaitement le catalan, elle opte pour un discours féministe radical. D’emblée, sur sa page Twitter, elle affiche la couleur :

«Le féminisme islamique n’est pas un oxymore, c’est même une redondance.»

Fatima Aatar affirme que l’expression utilisée sur le réseau social, n’est pas la sienne, mais celle du groupe de femmes musulmanes auquel elle appartient, "Jo, També, Sóc un Referent" (Moi aussi je suis une référence, en catalan), un condensé de sa façon d’appréhender la religion et la politique, révèle El Periodico.

«Longtemps, le Coran a été utilisé à mauvais escient, surtout pour discriminer les femmes. Certaines personnes ne sélectionnaient que quelques fragments du livre saint, sans prendre en considération le contexte. Si nous prennons le Coran dans son ensemble, il peut être considéré comme féministe», affirme Fatima Aatar avec conviction, lassée d’entendre qu’être féministe et musulmane est contradictoire.

Marocaine de cœur, et militante pour combattre les préjugés sur l’Islam

En Catalogne, la jeune femme dit qu’il y’a «beaucoup d’ignorance au sujet de l’Islam», ceci peut-être à l’origine de l’islamophobie, qui est son cheval de bataille. «Barcelone est la ville où se sont produits des actes haineux islamophobes, beaucoup plus qu’à Madrid ou Valence. Les attaques terroristes aggravent les choses», se lamente l’anthropologue fraichement diplômée.

Née en Catalogne, elle ne se sent pas moins marocaine. «Je voudrais revenir au Maroc, même si je n’ai jamais vécu là-bas. Je veux m’y installer pour essayer et pour préparer ma thèse», déclare la jeune militante au quotidien espagnol. Même si ces parents ont quitté le Maroc 30 ans auparavant, la demoiselle au tempérament déterminé insiste : «Les personnes autour de moi, de Catalogne ou du Maroc, me disent que je ne peux pas, que j’idéalise le royaume, pourtant je veux vraiment essayer.»

Pour le moment, Fatima Aatar est très engagée dans sa région natale. Car en plus d’être féministe, elle milite pour les droits des Palestiniens, travaille comme agente pour les droits civils et citoyens à la municipalité de Sabadell, elle est également membre du groupe moteur de la protection des référents culturels de Barcelone, entre autres.

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