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Interview

Najib Akesbi : Des réformes politiques avant tout [Magazine]

Najib Akesbi est économiste et enseignant à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, de Rabat. Il détaille les réformes économiques voire politiques nécessaires au Maroc, dans le contexte régional des révolutions arabes.

Publié
Najib Akesbi
Temps de lecture: 4'

Quelles conséquences économiques les révolutions arabes ont-elles eu sur le Maroc ?

D’une part, les échanges entre les pays arabes sont très faibles et donc l’impact des révolutions sur les échanges du Maroc n’est pas très important. D’autre part, la Tunisie et l’Egypte exportent peu de capitaux vers le Maroc. Seul l’impact par les flux migratoires pourrait être significatif, surtout dans le cas de la Libye. Le Maroc a une forte communauté dans ce pays. Si un quart seulement de cette population revient au Maroc, cela poserait de sérieux problèmes car des milliers de familles vivent ici grâce aux transferts d’argent venus de Libye. De plus, il resterait à trouver de nouveaux emplois au Maroc pour cette population active.

Peut-il exister des effets indirects positifs ou négatifs sur l’économie marocaine à travers notamment les flux touristiques à destination des pays du Maghreb ?

Il n’y a pas eu réellement de transfert des flux touristiques à destination de l’Egypte et la Tunisie vers le Maroc. La confiance, le sentiment de sécurité - plus psychologique qu’autre chose, d’ailleurs - est capital dans des secteurs comme le tourisme. Or le Maroc n’offre pas l’image d’un «havre de paix» à côté de dangereux «foyers de subversion», même si sa situation n’est pas comparable sur ce plan à celle de ses voisins. Je crois qu’il est illusoire et dérisoire de croire que nous pourrions gagner au malheur de nos voisins. Le Maroc n’est pas une exception, nous sommes dans la mêlée. Notre pays partage les conditions objectives qui ont mené aux révolutions dans les autres pays arabes : l’existence d’une jeunesse marginalisée, frustrée et désœuvrée, la crise économique, la mal gouvernance (autocratie, népotisme, corruption,...).

Les récentes mesures économiques prises par le gouvernement sont-elles une réponse efficace aux difficultés du Maroc ?

C’est le traitement du cancer par l’aspirine ! Ces mesures sont non seulement dérisoires et démagogiques mais elles peuvent même aggraver la situation. Augmenter le budget de la Caisse de Compensation de 15 milliards de dirhams, c’est faramineux quand on sait que ce fonds représente déjà près de 4% du PIB et plus de la moitié des investissements du budget général de l’Etat. C’est consternant quand on sait que pour l’essentiel, les dépenses de cette «caisse» profitent surtout aux riches et très peu aux pauvres qui le méritent vraiment. C’est encore révoltant quand on sait que les impôts qui financent ces dépenses sont à leur tour largement supportés par les couches populaires à travers les multiples taxes à la consommation et l’impôt sur les revenus salariaux.

Je suis économiste mais je suis convaincu que la première réforme économique dont le Maroc ait besoin aujourd’hui est d’ordre politique. Il faut un système politique qui permette l’émergence de programmes économiques négociés avec la population qui obtiennent la légitimité des urnes et soient mis en œuvre par un exécutif comptable devant le peuple.

Le dernier discours du Roi correspond-t-il à la réformes que vous appelez de vos vœux ?

Ce que nous avons entendu est un discours qui prend acte potentiellement d’un certain nombre de revendications. En cela il va indéniablement dans le bon sens, mais l’essentiel reste à faire. Le discours offre un «contenant» mais au-delà, ce qui compte c’est le contenu et du contenu concret.

Par exemple, le Roi a annoncé un renforcement du pouvoir du gouvernement. Très bien, mais quid du Conseil des ministres ? Aujourd’hui aucun projet de loi ne peut aller au parlement sans surmonter le «verrou» du Conseil des ministres, dont la réunion dépend de la seule volonté du Roi et de son agenda. Si ce Conseil reste en l’état, qu’est ce qui aura réellement changé ?

Renforcer l’indépendance de la justice ? Très bien. Concrètement, est ce que le Conseil supérieur de la magistrature va être présidé par un juge élu par ses pairs ou continuera-t-il à être présidé par le Roi ? Par ailleurs, l’élargissement annoncé des libertés individuelles – à commencer par la liberté de culte - doit être inscrit explicitement dans le texte de la Constitution, sans quoi il sera impossible de les protéger dans les faits.

Dans un discours, ce que l’on ne dit pas est au moins aussi important que ce que l’on dit... Le Roi a rappelé les «fondamentaux» du Maroc en citant l’Islam comme religion d’Etat, l’intégrité territoriale... Est-ce à dire que ceux qui aspirent à la séparation de l’Etat et de la religion n’ont encore une fois aucune chance de s’exprimer, d’être entendus ?

Supposons que la réforme politique annoncée se concrétise en ce sens, quelles sont les réformes économiques à faire en tout premier lieu ?

Dans les conditions du Maroc d’aujourd’hui, les bonnes réformes ne sont que des réformes de simple bon sens. Prenez la fiscalité, elle pèse lourdement sur la classe moyenne et accentue les inégalités au lieu de les atténuer, alors que chacun sait que c’est la classe moyenne qui constitue le socle de la croissance économique, fondée sur l’élargissement du marché intérieur et l’accroissement de la demande globale.

Plus grave, depuis 40 ans les gouvernements n’ont cessé de mobiliser toutes les ressources du pays pour promouvoir un modèle de croissance tiré par les exportations. Ils ont notamment, au cours des quinze dernières années, signé une quantité impressionnante d’accords de libre échange, pour finir aujourd’hui par s’apercevoir que le résultat est catastrophique puisque, au moment où nos partenaires tirent le maximum des concessions que nous leur avons accordées, nous, nous en sommes incapables pour la simple raison que nous n’avons pas grand chose à exporter ! Au bout du compte, le commerce extérieur aujourd’hui plombe la croissance du Maroc au lieu de la promouvoir.

Avec le discours du Roi, les investisseurs marocains vont-ils reprendre leurs activités après cette période de flottement et d’expectative ?

Le message transmis est a priori positif, mais les investisseurs ne se décident pas à partir des discours. L’investissement est un «climat», notamment de confiance, et un climat de confiance ne se décrète pas. L’annonce du Roi amorce un contexte qui peut s’avérer plus favorable, mais si les choses ne se concrétisent pas rapidement, l’effet pourrait être encore plus désastreux que ce que l’on connaît actuellement car il n’y a rien de pire que la déception. Il faut que le système change et se stabilise rapidement par la suite, car l’investissement est un acte de foi.

Cet article a été publié dans Yabiladi Mag n°5

A si paris lover
Auteur : sindibadalbari
Date : le 08 avril 2011 à 14h55
Radi a toujour ete et sera toujour la super taupe du makhzan.Il a meme reussi a yrecruter:Lachgar ,Oula3lou,El malki et El yazghi.
Le bureau politique de ce qui etait l'usfp est maintenant propriete privee de dar al makhzan!!!!!!
Reponse a jeremiah
Auteur : azouzmoh
Date : le 23 mars 2011 à 15h10
Pourquoi focaliser sur le roi? pour la seul raison que c'est le seul detenmteur de pouvoir et le seul reponsable de ce que faisait, fait et fera les gouvernements. Sachez que chaque descision douit etre sanctionner par le roi avant sa mise en valeur. Tous ce qui nel lui plais pas il le rejette. Demander au ex-parlementaire de bonne fois (il y'a quelques un encore) et vous comprener pourquoi les yeux sont fixer sur le roi. Dans la situation constitutionnel actuelle le chagement doit commencer au palais pour que l'effet domino ai lieu et gerer par les marocains
Correction
Auteur : azouzmoh
Date : le 23 mars 2011 à 15h00
C'etait le maire de Rabat (Bahraoui) qui a pilé la caisse est parti au Canada. l'interieur deverait au moins lui confisquer son passeport.
Malheureusent on s'appui sur nos bourot (les parties poltitiques traditionelles et leurs representant ) au lieu de constituer nos propres parties.
Pourquoi vous passer sous silence LA CORRUPTION el les fautes du PS
Auteur : parislover
Date : le 20 mars 2011 à 12h01
je fais une synthese en deux parties
le bon et le delire

A) Le bon ;


affirmation :
Le message transmis est a priori positif, mais les investisseurs ne se décident pas à partir des discours. L’investissement est un « climat », notamment de confiance, et un climat de confiance ne se décrète pas.

bravo


question

Les récentes mesures économiques prises par le gouvernement sont-elles une réponse efficace aux difficultés du Maroc ?

reponse
C’est le traitement du cancer par l’aspirine !

commentaire ; bravo

2)

Renforcer l’indépendance de la justice ? Très bien.

commentaire :

Le probleme de la corruption qui gangrene la justice au maroc

pourquoi le passes tu sous sillence ?
reponse parce que celui qui en a fait un exemple mondial de corruption n est qu un socialiste : RADI comme toi.






1)un socialiste 100 % vasal du PS francais
qui fait tout pour devenir un clone de Jospin

2) un bobo ( bourgeois boemien ) a la marocaine
qui prend le maroc pour une savane de tourisme

aucun felah ne l a jamais vu dans le bled ( pour un prof en agronomie)
mais ce psoste ce n est qu un pistonné classique du PS


Sur sa compréhension économique et son analyse


je me permet de lui donner quelques cours
( je lui reclamerais le dirham symbolique au moment venu)


quant il affirme
D’une part, les échanges entre les pays arabes sont très faibles et donc l’impact des révolutions sur les échanges du Maroc n’est pas très important

sois il veut masquer la realité:
les fond investis au maroc sont majoritairement des fonds souverains ( des fond particuliers )
ces fond sont en grande partie isssues du marché petrolier spot

l investissement arrive directement des banques moyen orientales tel que Doubai investissement
et celle du prince decedé au maroc ( 6 eme fortune mondiale)

ou indirectement : via l europe

c est indirect est vu par cet monsieur comme fond francais
helas pour lui
il annonce cela pour maximiser l importance de la france au maroc et nos montrer qu on depend de ses "maitres "



quant ce monsieur ecrit :

Il n’y a pas eu réellement de transfert des flux touristiques à destination de l’Egypte et la Tunisie vers le Maroc.

sait t il de quoi il cause?

s il y a quelque chose d irationnel et volatil c est bien le tourisme
batir une economie sur ce secteur c est tresser la corde pour se pendre

et dela a penser qu il y a une predetermination du comportement du touriste
meme un statiticien n oserait pas
ce n est que dans le cas ou ce brave clone de jospin ayant des relation avec l audelas qui peut faire de telles affirmations


conclusion : le vrai probleme du maroc

LA CORRUPTION ne peut etre traitée par personne en poste
et encore moins par les pistonnés

La corruption detruit les societes qui travaillent et cherchent une competence
vu que les marches sont attribuées par le backchich
le controle n est qu un moyen de donner du backchiche ( corruption)

les societes qui veulent investir
produire
faire de la qualité
n ont pas leur place

quelque soit le discours
tant que le sida corruption n est pas irradiqué ( il a touché tout les pistonés en place)

dans ces conditions rien ne chagera

vous faites le lit de la vraie revolution
meme avec les beaux discours


Nous sommes seuls responsable
Auteur : jeremiah
Date : le 19 mars 2011 à 18h12
Aujourd'hui, il fut arrêter de tout mettre sur le Roi en oubliant le nombre d'esprits qui n'ont aucune pitié, aucune compassion mais seul le porte monnaie compte.

Sans se débarrasser de ces esprits de pouvoir mauvais, le Maroc aurait toujours des blocages à tous les niveaux.

Arrêtons de nous focaliser sur notre Roi alors qu'il est le seul à savoir ce qu'il faut faire et quand il faut le faire.

Aujourd'hui, une partie des dés sont mis dans les mains du peuple. Alors commençons déjà par ce qui nous est proposé et qui va dans le sens de nos aspirations.

Notre Roi nous ne veut que du bien et ce n'est pas en l'air qu'on le surnomme le Roi des pauvres. Le gros défi ne viendrait que de nous, et c'est cela qui m'inquiète le plus : sommes-nous réellement prêt et capable de réussir ce gros chantier.

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