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Grand Angle

Algérie : Pour concurrencer le Maroc, les hommes du président plaident pour une réforme de leur diplomatie en Afrique

Après l’échec du Forum des investissements en Afrique, les hommes du président Bouteflika entrent en scène. Pour concurrencer le Maroc sur le continent, ils plaident pour une révision de la politique étrangère afin qu’elle soit basée sur l’économie. Après la conférence de Lakhdar Brahimi, c’est au tour de Chakib Khelil de prendre le témoin.

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Chakib Khelil appelle à « une réforme profonde la diplomatie ». / Ph. Hans Punz, AP
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En Algérie, les hommes du président occupent l’espace médiatique. Dans une nouvelle tentative de concurrencer le Maroc en l’Afrique, ils plaident pour une révision de la politique étrangère de leur pays afin qu’elle soit basée essentiellement sur l’économie. Le week-end dernier, Lakhdar Brahimi, devant des hauts cadres de la police, a consacré une partie de sa conférence aux liens entre l’économie et la sécurité.

Une intervention dont l’écho a résonné au-delà des frontières algériennes. Plusieurs médias marocains et internationaux ont relayé les messages du diplomate chevronné. Deux jours plus tard, dans une répartition des rôles bien ordonnée entre les proches d'Abdelaziz Bouteflika, c’est au tour de Chakib Khelil de prendre le témoin.

Chakib Khelil appelle à «une réforme profonde la diplomatie»

L’ancien ministre du pétrole (Affaires étrangères) a réclamé une nouvelle politique étrangère destinée à l’Afrique dont le mot d’ordre est l’économie. L’ami d’enfance d’Abdelaziz Bouteflika a précisé, devant des étudiants de l’université de Bouira (sud-est d'Alger), que le continent «représente aujourd’hui l’un des plus grands marchés dans le monde que l’Algérie doit conquérir», rapporte le site d’informations Algérie Focus. Un objectif qui passe nécessairement, selon le conférencier, par une «réforme profonde du ministère des Affaires étrangères et de la diplomatie algérienne», ajoute la même source. Une diplomatie qui, visiblement, n’est pas parvenue à s’affranchir des impératifs de l’époque de la Guerre froide.

L’échec du Forum des investissements en Afrique, organisé - faut-il le rappeler - par le département algérien des Affaires étrangères a donné l’occasion aux éminences grises du président d’exprimer publiquement leur désaccord avec la politique étrangère suivie par leur pays. Une manière de remettre en question le travail accompli jusqu’à présent. D’autant que le Maroc a réalisé des percées significatives sur le continent, y compris dans des zones autrefois réputées proches des positions de l’Algérie. En témoigne les importants contrats signés par des groupes marocains en Ethiopie, au Nigéria, en Tanzanie et au Rwanda.

Les appels de Lakhdar Brahimi et Chakib Khelil auront-ils un impact sur la conduite de la diplomatie algérienne dans les années à venir ? Ou s’inscrivent-ils simplement dans le cadre d'une manœuvre destinée à évincer de son poste l’actuel ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors du prochain remaniement ministériel ?

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