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Grand Angle

Syrie : L’ambassadeur de Moscou proteste auprès de Mezouar contre les déclarations de Benkirane

Abdelilah Benkirane a été à l’origine d’une tension diplomatique avec la Russie. Le pays de Vladimir Poutine rejette les déclarations du chef du gouvernement accusant Moscou d'avoir contribué à la destruction de la Syrie. Détails.

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Mohammed VI et Vladimir Poutine / Archive - DR
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Abdelilah Benkirane est dans le viseur de la Russie. L’ambassadeur de Moscou à Rabat, Valery Vorobiev, a présenté ce lundi, au siège du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, ses vives protestations contre les déclarations du chef du gouvernement désigné, dénonçant l’intervention de l’armée russe en Syrie.

Vendredi dernier, Abdelilah Benkirane s’est permis de critiquer l’«appui de la Russie» aux forces du président Bachar Al-Assad. «Pourquoi la Russie démolit-elle la Syrie de cette façon ?», s’est-il interrogé dans des déclarations accordées à un média palestinien. «La Russie aurait pu intervenir pour parvenir à une solution à la crise plutôt que de l’aggraver», avait-il ajouté.

L'ambassadeur russe à Rabat a été reçu par Salaheddine Mezouar. Au cours de cette entrevue, le chef de la diplomatie marocaine a tenu à contenir la colère de Moscou, soulignant «l'attachement du Royaume du Maroc à la préservation des relations fortes avec la Fédération de Russie, confortées par la déclaration sur le partenariat stratégique approfondi, conclue à l'occasion de la visite royale à Moscou», indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Mezouar prend ses distances avec Benkirane

Et Salaheddine Mezouar d’expliquer à son interlocuteur russe que «la position du Maroc se fonde aussi sur la conviction que la résolution de la crise syrienne exige une forte implication de la communauté internationale et, notamment, des puissances en mesure d’agir sur le terrain et de peser sur le cours des évènements». «A cet égard, le Royaume du Maroc respecte le rôle et l’action de la Fédération de Russie sur ce dossier comme sur d’autres questions internationales», poursuit le communiqué.

Un véritable désaveu à la petite incursion d’Abdelilah Benkirane sur un domaine royal par excellence. Lors de son premier mandat, le chef du gouvernement avait en effet brillé par son absence sur le terrain diplomatique. Ni lui ni son parti n’ont réalisé des percées en faveur du Maroc sur la scène internationale. En témoigne les rares déplacements du chef du gouvernement à l'étranger dans le cadre de relations bilatérales.

Pour marquer sa distance avec les propos d’Abdelilah Benkirane, le texte du ministère réitère que «les prises de positions officielles (du Maroc) interviennent à la suite d’une évaluation réfléchie et d’un processus d’interaction et de validation impliquant plusieurs acteurs et institutions. Elles ne peuvent, de par leur complexité et leur gravité, faire l’objet d’improvisations hasardeuses, ni exprimer des points de vue personnels».

Et de conclure que «le roi (…) demeure le garant de la constance et de la pérennité des positions diplomatiques du royaume du Maroc, et du respect de ses engagements internationaux».

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