Menu

Grand Angle

Sidi Moumen : Après les attentats de 2003, quelles évolutions a connues le quartier ?

Les attentats de 2003 ont marqué un tournant dans l’histoire du pays. Ils ont mis en lumière une réalité difficile ; celles des bidonvilles casablancais. Treize ans plus tard, Sidi Moumen a bien changé.

Publié
Les attentats de 2003 ont marqué un tournant dans l’histoire du pays. Ils ont mis en lumière une réalité difficile ; celles des bidonvilles casablancais. Treize ans plus tard, Sidi Moumen a bien changé. / Ph. Marc Daou, France 24
Temps de lecture: 2'

Le journal espagnol La Vanguardia s’est penché sur la question en publiant un reportage consacré au quartier de Sidi Moumen. Une journaliste s’est rendue sur place et a relaté les différences entre le bidonville tel qu’il était il y a une dizaine d’années, et tel qu’il est aujourd’hui ; un angle de vue occidental sur une réalité marocaine.

Rappelons les faits : le 16 mai 2003, plusieurs endroits de la capitale économique sont touchés par des attaques terroristes. Bilan : 45 morts - 11 d’entre eux étaient des kamikazes. Le lieu qui concentre le plus de dégâts humains et matériels est le restaurant «Casa de España», avec vingt personnes tuées. Point commun des kamikazes ? Ils sont tous issus des bidonvilles de Sidi Moumen.

Des points positifs même si de gros efforts restent à faire

Treize ans plus tard, un changement est particulièrement flagrant : la construction du tramway qui dessert le quartier. Grâce à lui, les habitants autrefois isolés peuvent désormais se rendre facilement au centre-ville de la ville blanche. «C’est la plus grande avancée pour Sidi Moumen», s’est réjouit Abderrahim Kassou, membre de l’association «Casa mémoire».

Plus loin, le quotidien espagnol relate la construction de plusieurs immeubles destinés aux résidents pour leur permettre de vivre dans des logements sociaux. Des associations ont également fleuri dans le quartier pour prévenir un autre épisode des attentats de 2003.

L’une des répercussions positives post-attentats, à l’échelle nationale cette fois-ci, c’est aussi la mise en place du programme «Villes sans bidonvilles», lancé en 2004 par le gouvernement. L’agence «ONU Femmes» a quant à elle présenté le 27 janvier dernier un rapport sur l’impact de ce programme sur les conditions de vie des ménages. Les conclusions sont plutôt positives : 55 villes sur un total de 85 ont été déclarées sans bidonvilles. 82% des résidents des quartiers insalubres disposent aujourd’hui d’un logement décent ou bénéficient de projets en cours d’exécution.

Pourtant, Sidi Moumen cache une autre réalité : un quart de la population vit encore dans les bidonvilles du quartier dans des conditions exécrables, contraints de cohabiter avec des vaches qui déambulent dans la rue, entre autres. C’est sans compter les eaux usées, dont une odeur âcre s’échappe des environs, «difficilement supportable pour un étranger», fait remarquer la journaliste.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com