Rapport de l’UNDP : Près 96% des Marocains réaffirment la place importante de la religion dans la vie quotidienne

La section des Nations Unies pour le développement durable (UNDP) a sorti cette semaine son rapport de 2016 sur le développement humain dans les pays arabes. Un recueil basé sur plusieurs témoignages et d’autres rapports qui concernent plusieurs questions et plusieurs tranches d’âge. Le rapport de l’année en cours s’étale donc sur plusieurs questions et alterne entre rapports d’institutions et témoignages de personnes interviewées. Il offre un focus sur notamment la place de la religion pour les arabes, les droits des femmes, les opportunités pour les jeunes ainsi que la vision qu’ontles arabes de l’organisation "Etat islamique".

Selon le rapport, près de 83,3% des répondants marocains évoquent la situation économique du pays, en citant la pauvreté, le chômage et la hausse des prix comme principales inquiétudes quant aux défis auxquels le Maroc fait face actuellement. Le document avance que 9% des Marocains parlent, de leur côté, de la corruption financière et administratives, 2,1% citent le renforcement de la démocratie alors que seulement 0,8% cite la stabilité et la sécurité intérieure comme défis.

Mortalité des jeunes, immigration et transferts d’argent

Selon la même source, au Maroc, les opportunités d’embauche dans le secteur public ont augmenté de près de 15% par rapport à la dernière décennie. L’occasion d’évoquer les contraintes, la situation et les problèmes économiques du monde arabe. A titre de comparaison, le document avance que le prix d’une maison représente 17,5 ans de salaires pour le Maroc, le même chiffre qu’en Egypte, moins de 7 ans pour les pays du CCG et près de 30 ans pour l’Algérie en 2011.

Dans la partie réservée aux jeunes, le rapport de l’UNDP ne manque pas de noter que 19% des lauréats des grandes écoles marocaines étaient au chômage en 2013. La même source félicite les pays arabes pour avoir «réussi à faire baisser le taux de décès chez les jeunes lors des dernières décennies». Il donne l’exemple du Maroc et de la Tunisie. «Deux pays où ces chiffres respectifs représentent 13 sur 1000 et 4 sur 1000 actuellement», poursuit la même source.

Pour le volet relatif à la consommation des drogues, le document de l’UNDP rappelle qu’en 2009, 6,6% des personnes ayant fumé du cannabis étaient âgées de 15 à 17 ans. Un taux qui a baissé jusqu’à 4,6% en 2010. Toutefois, la même source note qu’ils sont près de 84% interrogées qui affirment avoir consommé de la drogue avant l’âge de 14 ans.

Quant à l’immigration, ce sont près de 88% des émigrants marocains ayant choisi la destination Europe pour s’installer entre 2010 et 2014, 7% sont partis s’installer en Amérique du Nord, 3% ont choisi l’Afrique alors que 2% des Marocains ont quitté leurs pays d’origine vers l’Australie ou encore les pays asiatiques. Toujours selon le rapport, la part des transferts d’argent des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans le PIB marocain est passée de 7,7% en 2005 à 6,6% en 2013. Une baisse remarquée depuis la crise économique mondiale.

La place de la religion pour les peuples arabes

Une partie du rapport de l’UNDP traite aussi de la place de la religion pour les arabes. Pour les Marocains, ils étaient 93% en 2010 à affirmer que la religion est une partie importante de la vie quotidienne. Un taux qui est passé à 94% en 2011, puis à 99% en 2012 avant de baisser dernièrement. Le taux le plus récent date de 2013, avec 96% des répondants qui affirment ce constat.

Sur l’organisation "Etat islamique", entre 80% et 82% des répondants marocains affirment avoir un regard négatif sur Daesh alors qu’entre 7 et 8% disent avoir une opinion positive sur l’organisation terroriste. Ils sont entre 9 et 10% à avoir refusé de répondre à cette question ou qui ont dit être neutres. A titre de comparaison, en Mauritanie voisine, près de 71% ont un avis négatif sur Daesh, mois de 8% répondent par un avis neutre alors que ceux ayant un avis positif sur l’Etat islamique représentent plus de 20%. Quant au Liban, près de 96% des répondants disent avoir un regard négatif sur Daesh contre près de 4% qui disent être neutres quant à cette question, alors qu'aucun répondant ne s’est dit avoir un avis positif sur l’organisation terroriste.

Dans une partie traitant du soutien à l’islam politique après 2012, le rapport affirme que ce soutien baisse dans l’ensemble des états arabes sauf les personnes les plus âgées vivant au Maroc. Les sentiments religieux sont les plus forts dans des pays arabes, poursuit le rapport, citant le Maroc, l’Iraq et l’Egypte en tête de ces Etats. D’autres comme la Jordanie, le Qatar, la Libye et le Yémen occupent, quant à eux, la 2e position. «Des pays qui restent au-dessus de la moyenne dans le monde arabe», note le rapport.

S’agissant des sentiments religieux quant à l’islam politique, le rapport ne manque pas de rappeler qu’ils augmentent avec l’âge et baissent systématiquement avec la hausse des années de formations. «Au Maroc et en Iraq, près de 80% des personnes âgées ont affirmé leur soutien à un Etat non laïque donc islamique. Ceux ayant une formation supérieure soutiennent, quant à eux, la mise en place d’un Etat laïque», précise le rapport dans le cadre du volet dédié à l’islam dans le pays arabe.