Le documentaire « La mécanique des Flux » clôture Migrant’ scène à Rabat

Imprégnée de la thématique des migrants, Nathalie Loubeyre a affirmé à Yabiladi, se réjouir de cette première projection au Maghreb : «Cela résonnera différemment en terme de réception du public qu’en France». Le synopsis du film situe son histoire «aux frontières de l’Europe où des hommes et des femmes déterminés se battent pour surmonter les barrières que l’Union européenne dresse face à eux. Avec pour seules armes la force de leurs rêves et leur vitalité, ils affrontent une violence qui ne dit pas son nom, décidant ainsi de leurs vies, envers et contre tout. Un autre regard, à la fois proche, sensible et cinématographique».

Si quelques spectateurs ont interrogé Nathalie Loubeyre sur les modalités du tournage (durée, accessibilité, autorisations et relationnel), la réalisatrice a réussi à toucher leurs cœurs. Le message du film est passé par la force des images, le regard critique d’un concept qui accompagne sur deux rives, deux frontières, migrants étrangers et européens. Un film de sang froid, car le drame n’y est pas mis en scène. Il est pourtant bien réel : il s’agit de la confrontation de ceux qui défendent l’Europe contre des étrangers qui fuient la guerre ou la misère.

Ce long métrage propose un regard sur la manière dont l'Europe ferme ses portes aux réfugiés. Documentaire de création, le long métrage de 83 minutes a obtenu le Grand Prix 2016 du Jury Lycéen du Festival International des Droits de l'Homme de Paris.

La réalisatrice française avait fait auparavant plusieurs films sur la thématique des migrants, à l’exemple de «A contre courant», une commande pour Bots for people, une opération de sensibilisation à la mort des migrants en mer Méditerranée. 

Migrant’scène, un festival de sensibilisation

Le festival Migrant’scène, qui vise à favoriser la rencontre entre les différentes populations présentes au Maroc, est organisé chaque année par les associations Gadem (Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants) et Dabateatre avec le soutien de la Cimade. Il fait écho au festival Migrant’scène initié et organisé par la Cimade en France depuis 2006.

Cet événement, qui s’étend sur une semaine, se veut une occasion d’échanges, de partages et de réflexion autour des questions liées aux migrations, aux confluences culturelles et sur la situation spécifique du Maroc en tant que carrefour migratoire. Depuis la première édition, le festival met l’accent sur la diversité et la mixité qui sont présentes au sein du public, sur scène (participation d’artistes amateurs et professionnels et de personnes de différentes nationalités dans les créations et résidences) et dans l’organisation même du festival.