Le monde célèbre aujourd'hui la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Une journée destinée à afficher le soutien international avec un peuple qui a souffert, qui souffre et qui souffrira encore face à l’occupation israélienne et le blocage que connait le processus de paix.
Au Maroc, la position de la monarchie alaouite et du peuple marocain a été toujours connue : «Soutien inconditionnel à la cause palestinienne», énoncé depuis la participation du Maroc au conflit arabo-israélien ayant débuté le 6 octobre 1973. La très célèbre guerre du Kippour ou guerre d’Octobre qu’avait connu la participation de 6 000 soldats des Forces armées royales (FAR) ayant combattu aux côtés des contingents syriens.
Parallèlement, à l’époque du roi Hassan II, le Royaume avait mené plusieurs tentatives de médiation entre les pays arabes et Israël. Des contacts qui datent de la période allant du 1 octobre 1977 au 1 septembre 1978 et qui ont révélé la tenue de rencontres secrètes entre les deux parties au Maroc.
Yasser Arafat en compagnie du roi Hassan II et ses deux fils / DR
De son côté, le roi Mohammed VI s’était démarqué depuis le début de son règne par un soutien matériel et moral à la cause palestinienne. Hormis les réactions du Maroc au lendemain des agressions répétitives contre les Palestiniens, le souverain avait annoncé, à maintes reprises, des dons d’urgence destinés à la population en première ligne du conflit entre Israël et le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. En effet, en juillet 2014, une enveloppe d’urgence de 5 millions de dollars pour venir en aide à la population palestinienne a été annoncée par le roi lors des raids aériens israéliens contre la bande de Gaza. L’année dernière aussi, le roi Mohammed VI a donné son accord pour se charger du coût de l’ameublement d’un établissement d’enseignement supérieur à Gaza, estimé à 1,3 million de dollars. A cela s’ajoute la mise en place, par le Maroc, dès l’année 2012, d’un hôpital marocain médico-chirurgical de campagne à Gaza pour mener à bien les soins des victimes.
Les Marocains restent soudés quant à la défense de la cause palestinienne
Même financièrement parlant, le Maroc qui préside le Comité Al-Qods et son agence, Bayt Mal Al-Qods Asharif, reste l’un des rares pays reconnus pour le fait d’honorer leurs engagements vis-à-vis de ce pays frère. En mai dernier, le chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al-Malki, qui s’exprimait en marge de la Conférence internationale de Dakar sur Al-Qods Al-Charif, avait affirmé ce constat :
«Bien des parties nous ont promis des aides et du soutien, mais seul le Comité Al-Qods, à travers l’Agence Bayt Mal Al-Qods Asharif, honore ses engagements pour le soutien financier de ville sainte (...) l'argent dépensé dans le cadre de projets de soutien à Al-Qods provient uniquement de Bayt Mal Al-Qods Asharif, et parfois des fonds propres du roi Mohammed VI qui accorde une attention particulière à ce sujet».
L'Agence Bayt Mal Al Qods fut créée en 1998 en tant qu'institution islamique à but non lucratif, sur initiative de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II / Ph. MAP
Quant à soutien moral, les Marocains ont très souvent affiché leur soutien à l’égard du peuple palestinien pour sa lutte contre l’occupation israélienne. Les manifestations de la solidarité du peuple marocain avec le peuple palestinien ne datent pas d’aujourd’hui. Le 29 novembre de chaque année n’est qu’une des trois datent durant lesquelles les Marocains expriment, par différentes manières, leurs solidarité avec ce qui est devenue une cause arabe. Déjà le 15 mai de chaque année, les manifestants au Maroc investissent les rues pour répondre aux appels du Réseau démocratique marocain de solidarité avec les peuples. Une date qui célèbre le 68e anniversaire de la partition de la Palestine en 1948. D’autres manifestations surviennent au lendemain ou parallèlement aux attaques des forces de l’occupation israélienne contre les habitants de Gaza.
Mais la communauté internationale se contente, depuis plusieurs années, à condamner ces attaques sans aucune mesure de sanction vis-à-vis d’Israël. Une réalité amère qui déçoit l’ensemble des sympathisants de la cause palestinienne. Face à l’absence d’une volonté politique de mettre fin à ces agressions et d’instaurer un Etat palestinien avec comme capitale la ville d’Al Qods, les aspirations de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens exilés et des autres résidant en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza restera un rêve lointain.