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Grand Angle

« Le roi est commandeur des croyants, des croyants de toutes religions », affirme Mohammed VI dans une interview à la presse malgache

Mohammed VI se confie de nouveau à la presse. Le choix de médias africains et spécialement de Madagascar est tout un symbole. Dans cette interview, la première du genre après 11 ans de silence (la dernière en date accordée à El Pais remonte à 2005), le roi a notamment élargi le champ d’intervention de l'institution de la commanderie des croyants aux croyants issus des autres religions.

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Le roi Mohammed VI s’est confié à la presse malgache. L’occasion pour le souverain de démentir des rumeurs répandues au sein de la communauté chrétienne prétendant que les projets de développements lancés par le souverain lors de la visite à Madagascar bénéficieraient uniquement aux musulmans. De mauvais agissements, faut-il le rappeler, de certains représentants du Royaume ont contribué à la diffusion de ses fausses informations. 

«Je tiens à lever toute ambiguïté : les rumeurs prétendant que ces projets ne bénéficieraient qu’à la communauté musulmane sont totalement fausses. Ces projets sont, bien évidemment, destinés à toute la population. Le roi du Maroc est Amir Al Mouminine, Commandeur des croyants, des croyants de toutes religions», a-t-il clarifié. «Le Maroc ne fait aucun prosélytisme, ne cherche nullement à imposer l’Islam. Dans l’Etat marocain, l’Islam est modéré, tolérant», a précisé le souverain.

Une des manifestations de cet islam du juste milieu prôné par le Maroc est, de toute évidence, l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams Morchidines et Morchidates. «Un centre dans lequel un nombre sans cesse croissant de participants, issus de pays différents, aspirent à être accueillis», a-t-il souligné. Un message destiné essentiellement à assurer et apaiser les appréhensions de certains milieux religieux à Madagascar envers certaines initiatives du Royaume.

Insister sur la coopération sud-sud

Cette interview a également permis au roi de plaider, encore une fois, en faveur d'une coopération sud-sud affirmée. Dans une suite logique de son discours d’Abidjan de févier 2014, le monarque a rappelé que «le Maroc a des projets dans divers pays d’Afrique. Nous donnons et partageons, sans arrogance, ni sentiment de colonisation. J’exhorte les entreprises marocaines à recourir aux bureaux d’études et à la main d’œuvre qui sont sur place». «C’est pour concrétiser ce modèle de coopération interafricaine que je me déplace fréquemment dans le continent, ce continent où Je me sens bien», a-t-il expliqué.

Mohammed VI a tenu, par ailleurs, à lever toute confusion sur ses tournées à travers le continent avec le timing de la demande d’adhésion à l’Union africaine (UA). «Chacun reconnaît que nous n’avons pas attendu l’annonce du retour du Maroc à l’UA pour œuvrer et investir en Afrique. J’ai pris l’initiative de ces visites sans conditions préalables. Je me réjouis des réactions favorables, positives qu’ont exprimées mes hôtes. Je leur adresse mes remerciements et ma reconnaissance». «Tous les pays, amis de longue date ou amis nouveaux, notamment en Afrique de l’Est, sont unanimes à soutenir la réintégration du Maroc à l’UA», conclut le souverain. 

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