L’audience rapportée des deux mieures arrêtées pour homosexualité à Marrakech a finalement eu lieu aujourd’hui au tribunal de première instance de la ville ocre. La défense de Hajar et Sanaa, âgées de 17 et 16 ans, a plaidé non coupable alors que le procureur a demandé leur condamnation, sans préciser de peine, rapporte Nidal Azhari, présidente de l’Union féministe libre, contactée par Yabiladi. Le verdict sera prononcé le 9 décembre prochain.
La plaidoirie des deux avocats a dénoncé les violences subies par leurs clientes dans la prison locale de Boulmharez, où elles ont d’abord été incarcérées, rapporte la militante associative. Elle ajoute : «Les deux adolescentes ont été tabassées par les autres détenues majeures. Elles on également été déshabillées et humiliées devant elles. La plus âgée des deux a été enfermée avec des pensionnaires condamnées à de lourdes peines.»
Les avocats à la barre ont également dit au juge que le contenu des procés verbaux n'est pas véridique, car les deux adolescentes n’ont pas pu le lire et ont été contraintes à le signer, signale Nidal Azhari, qui accompagne les deux familles et suit l’affaire depuis le début.
La photo que l’un des proches avait prises d’elles pendant qu’elles s’embrassaient n’a pas été mentionnée pendant le procès. Hajar et Sanaa encourent une peine de 6 mois à 3 ans d'emprisonnement et d'une amende de 120 à 1 200 dirhams, selon l’article 489 du code pénal marocain.
«Ces deux filles pourraient faire de la prison simplement pour avoir fait preuve d’affection l’une envers l’autre», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, dans un communiqué. «Les autorités marocaines devraient lever les accusations contre elles et cesser de poursuivre en justice des individus pour des actes privés n’engageant que leur consentement mutuel.»