COP22 : Annonces du « Partenariat de Marrakech » et du Prix Mohammed VI pour le climat et le développement durable

Ce jeudi, lors d’une séance plénière présidée par Salaheddine Mezouar, président de la COP22 et Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, les deux championnes de la COP22, Hakima El Haité et Laurence Tubiana, ont annoncé le «Partenariat de Marrakech».

Avant cela, la ministre chargée de l’Environnement a rappelé les importantes étapes qui ont conduit à la mise en place de ce partenariat. «C’est à Paris que vous avez souligné l’urgence d’agir maintenant, d’agir fortement, à la fois individuellement et collectivement. C’est à travers l’Accord de Paris que vous avez apporté la reconnaissance du rôle crucial des acteurs non étatiques», a-t-elle lancé.

Tout en félicitant et en remerciant l’ensemble des «partenaires engagés et coopératifs», Hakima El Haité a estimé que «cela prouve aujourd’hui que l’élan d’une transition vers un avenir sobre en carbone et vers une civilisation résiliente est irréversible, et que la trajectoire que nous empruntons vers une transition globale a atteint aujourd’hui un point de non-retour». Une transition dont les entreprises et le secteur privé, les organisations et les gouvernements, les villes et les territoires ont reconnu le caractère «vital», selon elle.

 «Le moment de rendre les efforts plus cohérents, plus continus, plus forts»

L’ambassadrice française pour les négociations climatiques, Laurence Tubiana a ensuite pris le relais de Hakima El Haité : «Toutes ces parties ont, depuis, appelé à un partenariat et à un dialogue continu pour plus de résultats afin de garantir l’avenir que nous voulons.»

«Ils sont pour la construction d’une large coalition pour atteindre et dépasser leur missions d’actions, à laquelle ils veulent inclure tout le monde. C’est pour cela que nous lançons aujourd’hui le partenariat de Marrakech pour l’action globale pour le climat», a-t-elle annoncé.

Ce dernier a été lancé «à partir d’une base très solide créée depuis le sommet de 2014», ont commenté les deux championnes. «C’est désormais le moment de rendre ces efforts plus cohérents, plus continus, plus forts. Nous ne cherchons pas une méthode d’organisation mais nous voulons créer un partenariat continu de travail entre les parties et les ‘non-parties’ sur tous les thèmes cruciaux de l’action climatique», ont-elles déclaré.

Cette initiative porte l’objectif de la convention et de l’Accord de Paris au cœur des modèles de développement des sociétés. «Il appartient à tous ceux qui cherchent à fournir et à étendre l’action climatique de créer un espace pour permettre à tous de travailler ensemble, éliminer les obstacles, comprendre les solutions et voir l’avenir de façon beaucoup plus active et optimiste», poursuivent-elles.

«Nous connaissons les enjeux et avons besoin d’agir compte tenu de l’urgence climatique. Le temps nous est compté, nous devons combler les écarts des émissions entre ce que nous avons prévu de faire et les objectifs que nous voulons atteindre.»

Dans le cadre du Partenariat de Marrakech, une grande importance a été accordée aux questions de transparence et de recevabilité. Les championnes expliquent qu’il est indispensable aujourd’hui que les initiatives et les coalitions soient en mesure de communiquer et reporter les résultats et les méthodes utilisées pour y parvenir. «Ces résultats doivent être publiés sur la plateforme Nasca qui a été rénovée pour en faire un instrument de travail, de suivi et de progrès. Ces résultats peuvent être étudiés et discutés par tous. Ils nous aideront collectivement à ajuster nos efforts pour qu’ils convergent tous dans la même direction», expliquent-elles.

«Prix Mohammed VI» : Un million de dollars annuel pour les initiatives distinguées

Le Partenariat de Marrakech ambitionne aussi de répondre à plusieurs objectifs, fixés par Hakima El Haité et Laurence Tubiana : assurer un engagement actif et continu de tous, produire des résultats concrets et tangibles, être transparent quant à son impact et permettre des actions transposables qui couvriront tous les continents». Il est ouvert «à tous ceux dont les efforts sont conformes à l’objectif de l’Accord de Paris et qui acceptent cette obligation de transparence».

«Nous vous offrons ce Partenariat de Marrakech comme un moyen pour approfondir la collaboration et aller plus loin et plus vite ensemble dans la mise en œuvre d’une action climatique ambitieuse», a enchaîné la ministre chargée de l’Environnement. L’occasion pour elle d’évoquer le Prix Mohammed VI pour le climat et le développement durable, lancé par le président de la COP22.

Ce prix a reçu le parrainage des Nations unies et sera délivré chaque année aux personnes et aux initiatives distinguées pour la lutte climatique. «Il sera délivré non pas pour sa valeur monétaire, qui est de 1 million de dollars, soit l’équivalent du prix Nobel, mais pour sa symbolique sur l’engagement dans l’action climatique. Ce prix reviendra chaque année lors des High-level events et couronnera les initiatives les plus innovantes qui seront développées», explique la ministre marocaine. Cette dernière a aussi rendu hommage à Laurence Tubiana, dont le mandat expire avec la clôture de la 22e Conférence des Parties.