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Grand Angle

COP22 : Lancement d’un réseau d’investisseurs africains par la CDG en faveur du climat

Un réseau d’investisseurs africains dédié au climat va être créé par la Caisse de dépôt et de gestion avec l’appui des Caisses de dépôt de plusieurs pays africains ainsi que la contribution de la Caisse de dépôt française et l’Agence française de développement. Les détails sur les engagements annoncés par la CDG sur le développement durable et les énergies renouvelables.

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Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a annoncé que son groupe a procédé à la signature d’une convention consacrant la création d’un réseau d’investisseurs pour le climat en Afrique. / DR
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Lors d’une conférence-débat organisée ce mercredi au pavillon «Maroc», Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a annoncé que son groupe a procédé «avec les Caisses de dépôt du Gabon, de la Mauritanie, du Sénégal, de la Tunisie, ainsi qu’avec le fonds Africa 50, la Caisse de dépôt française et l’Agence française de développement, à la signature d’une convention consacrant la création d’un réseau d’investisseurs pour le climat en Afrique».

«Une initiative qui marque l’engagement du Maroc aux côtés des pays africains frères et répond aussi à la volonté du roi Mohammed VI de faire de notre continent une priorité en matière du climat», a-t-il ajouté.

«Les changements climatiques sont une réalité incontestable dont les conséquences se font déjà sentir de façon dramatique, notamment en Afrique. Les contributions nationales en Afrique vont générer des besoins de financements colossaux», a-t-il dit, soulignant que les engagements financiers annoncés par les pays développés ne suffiront pas à combler les besoins. Et de poursuivre : «Aujourd’hui, l’Afrique n’a reçu que 4% de financements liés au climat. Les projets d’atténuation attirent une part importante des investissements climatiques tandis que les énergies renouvelables se taillent la part du lion».

«L’épargne locale doit être mise à contribution» pour le climat

Lors de son intervention gardée à la fin de la conférence-débat, Abdellatif Zaghnoun a noté que «la part public et les financements internationaux restent majoritaires». «Il s’agit en grande partie de financement concessionnel émanant des agences de développements bilatérales et multilatérales. Les acteurs publics ont un rôle important à jouer vis-à-vis des investisseurs privés pour que leur implication soit à la hauteur des attentes», a-t-il fait savoir.

Le directeur général du groupe CDG a également évoqué l’épargne, au centre de cette conférence-débat, estimant que «l’épargne locale doit être mise à contribution pour assurer une part des financements».

L’occasion pour lui d’annoncer les quatre engagements de l’institution financière publique qu’il dirige sur le climat. «Il s’agit de prendre en compte de façon systématique et durable les enjeux climatiques, à la fois dans leur stratégie de développement et dans les décisions de financement», a-t-il préconisé. Le deuxième engagement de la CDG vise à mesurer et réduire l’empreinte carbone et dans le portefeuille de ses activités, et dans celles de ses filiales, «en procédant de façon progressive et en fixant un objectif de l’ordre de 20% à l’horizon 2020».

Troisième promesse : lancer un plan d’efficacité énergétique afin d’apporter un soutien à la réalisation des objectifs nationaux d’efficacité de l’énergie qui «seront de l’ordre de 20% en 2020 et 15% d’ici à 2030».

«Le quatrième engagement vise à pérenniser l’engagement de la CDG en faveur du climat. Avec notamment l’ONEE (Office national de l’électricité, ndlr), la CDG a convenu de la création d’une société de service énergétique et une ligne de financement», a-t-il déclaré.

Une Afrique «exemplaire» en matière de développement durable et d’énergies renouvelables

«Mobiliser la finance pour l’Afrique et le climat sur le continent est une des priorités de la présidence marocaine», a pour sa part affirmé le président de la COP22, Salaheddine Mezouar, qui est intervenu au début de cette conférence.

«Le lancement du réseau et la signature de la convention de sa création est un véritable pas en avant pour le climat», a-t-il dit. Le ministre des Affaires étrangères a également insisté sur «l’intégration, dans les budgets des Etats, des parts de financement vert» et la nécessité de «travailler pour la dimension ‘garanties’ quant aux projets verts».

De son côté, Mustapha Bakkouri, président de la Moroccan Agency for Sustainable Energy (Masen), a fait remarquer que les institutions d’épargne sont des leviers agissant aux côtés des autres acteurs financiers. «Le futur de l’Afrique est devant elle. Il faut insister sur le fait qu’il y a zéro émission de carbone en Afrique et reconnaître au continent son droit au développement», a-t-il noté, promettant que ce dernier sera «exemplaire» en matière de développement durables et d’énergies renouvelables.

«Pour le Maroc, depuis 2009, notre politique de développement consistait à créer un écosystème complet. Cette construction s’est fait pièce par pièce mais il fallait d’abord chercher à crédibiliser la vision auprès des partenaires», rapporte-t-il. L’attention s’est focalisée sur deux premiers projets, à savoir Noor 1 d’Ouarzazate et le parc de Tarfaya.

«Il faut être innovent sur le financement. Cette innovation est l’aspect qui, parfois, peut ne pas attirer les financements. L’enjeu est d’arriver à ce que les énergies soient développées de manière durable», poursuit le patron de Masen. Puis de conclure : «La particularité du Maroc est cette cohabitation entre les politiques publiques en matière de soutien et les acteurs privés. Notre vision, c’est de développer un compartiment pour la finance climat au Maroc mais qui reste ouvert à l’Afrique.»

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