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Grand Angle

Journée mondiale du diabète : 10 % des diabétiques sont des enfants

Le diabète, décrit par l’OMS comme une «épidémie mondiale», touche 422 millions de personnes, principalement dans les pays en voie de développement. Divisée en deux catégories, cette maladie auto-immune touche les adultes mais également les enfants. Au Maroc, 1,5 millions de personnes en souffrent, dont 10% d’enfants. La célébration de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre, se veut l'occasion de lancer un appel pour mettre un terme à la recrudescence de cette maladie et améliorer les soins.

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Le diabète de type 1 frappe de plus en plus les enfants en bas âge, principalement entre 0 et 4 ans. / DR
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Le diabète de type 1 de l'enfance, appelé parfois insulinodépendant ou diabète juvénile ou débutant, est le résultat d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Il provient de la destruction des cellules du pancréas qui produisent l’insuline par notre système immunitaire, pourtant censé nous protéger, explique via un communiqué l'Association marocaine des maladies auto-immunes (AMMAIS).

Cette hormone permet aux cellules de l’organisme de transformer le glucose en énergie et de réguler la quantité de sucre dans le sang. Pour remédier à cette destruction, il n'y a alors qu'une solution : les injections d'insuline à vie.

Un phénomène recrudescent

Le  diabète juvénile, lui, concerne plus de 10% des diabétiques et progresse partout dans le monde à un taux annuel de près de 4 %. Sans compter qu'il frappe de plus en plus les enfants en bas âge, principalement entre 0 et 4 ans. Au Maroc, on peut ainsi redouter que le nombre de ces malades double au cours des vingt prochaines années, prédit Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne et présidente de l’AMMAIS.

Ses premières manifestations souvent brutales (soif excessive, mictions très fréquentes, fatigue, perte de poids, nausées) sont le signe d’un excès de sucre dans le sang aux effets potentiellement graves, allant jusqu’au coma. Une bandelette trempée dans les urines suffit à établir le diagnostic.

Son évolution se complique au bout de 15 à 20 ans par des dommages aux vaisseaux sanguins au niveau de l’œil, des reins, des nerfs… Seule une bonne prise en charge permet d’en éviter les conséquences les plus graves (accidents cardiovasculaires, insuffisance rénale, amputation…). De plus, certains verront leur sort aggravé par l’apparition d’autres maladies auto-immunes dans 15% des cas, comme la maladie cœliaque (intolérance au gluten). Les diabétiques de type 1 présentent un taux de mortalité 3,5 fois plus élevé que celui de la population générale, selon une étude suédoise réalisée en 2014.

Facteurs aggravants

«Les études récentes révèlent que parmi les facteurs, figure aussi l’abandon de l'allaitement maternel, la sédentarité et la prise de poids excessive durant la première année de vie de l’enfant», explique le docteur Jannan, spécialiste du diabète et pédiatre, dans une interview à la MAP.

L’accouchement par césarienne peut aussi être l’un des facteurs car ce type d’accouchement empêche le nouveau-né d’avoir un contact initial avec la flore de la muqueuse de la filière pelvi-génitale de sa mère (microbiote vaginal), fait remarquer la spécialiste, expliquant que ce premier contact a d’importantes répercussions sur la constitution de la flore intestinale initiale du nourrisson.

Le mode de vie urbain, qui se caractérise par la pollution, offre toutes les conditions qui conduisent au déséquilibre du système immunitaire, fait valoir la professeure, notant que les populations du monde rural sont moins exposées à ses risques en raison de l’environnement sain et l’absence des produits chimiques dans les aliments.

Le docteur Jannan relève également que le nombre d'enfants âgés de moins de 5 ans touchés par le diabète augmente chaque année par rapport aux autres catégories d'âges, mettant l’accent sur l’intérêt du diagnostic précoce chez l'enfant et le nourrisson pour éviter le coma et l’importance du suivi et de l’éducation thérapeutique pour gérer le quotidien.

Traitement : insuline et régime

Quant au traitement actuel du diabète insulinodépendant, ce dernier consiste à remplacer l'insuline que le pancréas ne produit plus. L'insuline est administrée selon un rythme précis correspondant aux variations des besoins sur 24 heures. Les doses d'insuline sont adaptées par les patients d'après les résultats de l'autosurveillance.

L'enfant diabétique doit avoir un régime alimentaire normal équilibré en quantité et en horaires et recevoir tous les jours la dose d'insuline adaptée à ses besoins. Le traitement doit tenir compte de l'activité physique qui a des effets bénéfiques sur l'action de l'insuline mais fait varier les besoins en insuline.

Les aliments pour le jeune diabétique se répartissent de la sorte : 50% de glucides, 35% de lipides dont la moitié d'origine végétale, 15% de protides dont la moitié d'origine végétale et de l’eau et électrolytes en quantité suffisante.

Un régime alimentaire équilibré implique de faire des petits repas régulièrement espacés avec trois repas principaux : petit déjeuner, déjeuner, dîner ; deux ou trois suppléments, à savoir une collation vers 10-11 heures, au goûter et au coucher.

Article modifié le 2016/11/14 à 17h43

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