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Grand Angle

Maroc/Afrique : La politique de « la chaise vide ne donne pas tout le temps de bons résultats », affirme Nasser Bourita

Six jours après le discours de Dakar, le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, est revenu sur la demande marocaine d’adhésion à l’Union africaine, ses motivations et son timing.

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La politique de « la chaise vide ne donne pas tout le temps de bons résultats », affirme Nasser Bourita, ministre déléguée aux Affaires étrangères. / DR
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La demande d’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA) est motivée par la «dimension africaine forte de la question du Sahara», a expliqué le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une interview accordée au quotidien le Monde. «Depuis que ce différend régional a été créé, la bataille diplomatique - en termes de reconnaissance - s’est déroulée en Afrique. Et après toutes les évolutions qu’a connues le dossier, l’UA est restée le seul cheval de bataille de nos adversaires. C’est à travers l’UA que passent les positions les plus radicales. C’était donc normal d’aller là où ce combat se trouve», a-t-il déclaré au quotidien français.

Le ministre est revenu sur le timing de la requête présentée officiellement le 22 septembre à la présidente de la commission de l’organisation panafricaine, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. «La politique africaine du Maroc est arrivée à maturation. On ne pouvait pas le faire en 2000, car un certain nombre de conditions n’étaient pas réunies». Et de reprendre partiellement à son compte une phrase de Hassan II pour dire que «la diplomatie c’est comme l’agriculture : il faut cueillir le fruit au bon moment, ni avant ni après».

«34 pays africains ne reconnaissent pas l’entité»

Une autre raison qui a plaidé pour l’option de l’adhésion, c’est que «nous avons constaté que l’institution est en déphasage avec les positions des pays : 34 pays africains ne reconnaissent pas l’entité [la RASD]. Il est normal que le Maroc puisse défendre lui-même ses positions depuis l’intérieur de l’organisation. Ça ne pouvait pas se faire avant. Tout cela se construisait depuis un certain temps. Ce n’est ni tactique, ni conjoncturel, mais l’aboutissement d’un processus».

Selon Bourita, la politique de «la chaise vide ne donne pas tout le temps de bons résultats. L’Afrique de 1984 était différente : idéologique, non démocratique. Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération, plus pragmatique, débarrassée de ses considérations idéologiques».

Le ministre a toutefois évité de répondre clairement à la très sensible question de savoir si le royaume était prêt à siéger aux côtés de la «RASD». Il s’est contenté d’affirmer que «Sa Majesté le roi a été très clair : le retour à l’UA ne change en rien les fondamentaux du Maroc sur le Sahara. Le Maroc travaillera pour une mise en adéquation entre les positions de l’organisation, les exigences de la légalité internationale et les positions du dossier lui-même».

Le Maroc a demandé l’adhésion à l’Union africaine sans condition. C’est le message transmis, en juillet dernier, par les émissaires du roi Mohammed VI à de nombreux chefs d’Etat de l’organisation.

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