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Grand Angle

Un Marocain converti au christianisme victime d’une « tentative de meurtre » ?

Un Marocain converti au christianisme a-t-il été la cible d’une tentative de meurtre ? La police évoque une autre version. Détails.

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L'église du Sacré coeur à Casablanca / DR
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Mohamed Said, un Marocain converti au christianisme, affirme avoir échappé, dans la nuit du vendredi 4 octobre, à une «tentative d’assassinat». La police de Casablanca, prudente, se contente de qualifier les faits sous l’angle de «tentative d’agression à l’arme blanche». La Direction général de la sûreté nationale vient d’approuver, ce jeudi, cet habillage juridique de l’incident.

Dans sa plainte, déposée le lundi, au commissariat de police du quartier Annasi, Said affirme que deux individus à bord d’un véhicule utilitaire de type «Kangoo» noir l’attendaient tout prêt de l’immeuble où il réside. L’un d’eux, armé d’un sabre, s’est approché de lui pour le tuer, selon ses dires. Des témoins, ajoute-il, auraient assisté à la scène. Said parle d'un de ses voisins et des gardiens de nuit du lieu de sa résidence. Une présence qui, apparemment, aurait persuadé le présumé agresseur de ne pas passer à l’acte.

Représailles ?

Le Marocain converti au christianisme affirme que le suspect l’aurait menacé de mort, précisant que des caméras de surveillance ont filmé toute la scène. Et de demander aux enquêteurs de visionner les enregistrements pour s’assurer de sa version. C’est désormais aux enquêteurs de déterminer les circonstances exactes des faits en vue de les inscrire dans «tentative de meurtre» ou «tentative d’agression à l’arme blanche».

Mohamed Said, fait partie de cette nouvelle génération de Marocains convertis au christianisme, qui assume ouvertement cette croyance religieuse minoritaire. Il les défend à visage découvert dans des enregistrements vidéos postés sur YouTube. Il publie également des articles traitant de la religion sur la revue «Akaliat» (Minorités).

Au Maroc l’article 220 du code pénal condamne «quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi des musulmans» à des peines allant de «six mois à trois ans de prison». En 2013, une fatwa publiée du conseil supérieur des oulémas (officiel) annonce que «celui qui renonce à sa religion est apostat et il doit retourner à sa religion. S’il refuse, il perd la vie et l’au-delà et il doit être condamné à la peine de mort. L’islam ne permet pas aux musulmans de quitter leur religion ou de renoncer au pacte social qui les lie. Faire cela est un acte d’apostasie et de déloyauté, et expose son auteur à des peines spéciales».

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