Menu

Grand Angle  

Paris : Différentes version de l’« agression » de la fille d'Ilyas El Omari lors de la manifestation pour Mohcine Fikri

L’Ecole supérieure de journalisme de Paris rapporte l’agression de deux de ses étudiantes, dont la fille d’Ilyas El Omari, lors d’une manifestation dimanche dernier suite au drame d’Al Hoceima. Faux, rétorque Mohamed Jaite, de la section parisienne de l’AMDH. D’après lui, il serait question d’une simple «embrouille» survenue après le rassemblement. Détails.

Publié
L'Ecole supérieure de journalisme de Paris. / DR
Temps de lecture: 3'

C’est un étonnant communiqué que nous avons reçu aujourd’hui à la rédaction de Yabiladi. Deux étudiantes de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Paris auraient été agressées dimanche 6 novembre dans la capitale française en marge d’une manifestation «contre le Maroc», indique l’établissement. 

«L’Ecole supérieure de journalisme de Paris, par la voix de son président, Guillaume Jobin, dénonce l’agression subie par deux de ses étudiants en journalisme, le dimanche 6 novembre lors de la manifestation qui s’est déroulée place de la République, à Paris, contre le Maroc.»

Il s’agit de Soha El Omari et Léa Thirion, en 3e année de journalisme TV, lit-on dans le communiqué. Les deux jeunes femmes auraient essuyé des violences verbales et des menaces alors qu'elles avaient quitté le carré réservé à la presse pour mener des interviews.

«Ton père est un ennemi de la liberté»

D’après le communiqué, le motif exprimé par les agresseurs est que Soha n'est autre que la fille d’Ilyas El Omari, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM). «Ton père est un ennemi de la liberté», «ton père est un homme de pouvoir (makhzen) et ça me dérange», auraient lancé des militants à son égard.

Des témoins ont cru reconnaître des partisans du Parti socialiste unifié (PSU), a fait savoir Guillaume Jobin, directeur de l’ESJ, contacté par Yabiladi. Ce dernier n’était pas présent au moment des faits. «C’est une autre journaliste, qui a assisté à la scène, qui m’a appelé pour me raconter ça. Il n’y a toutefois pas eu d’agression physique», précise-t-il.

L’établissement privé a fait savoir qu’il ne donnerait pas l’identité des agresseurs, «pourtant identifiés après enquête», pour s’éviter toute poursuite en diffamation, explique Guillaume Jobin, mais se réserve la possibilité de porter l’affaire devant les tribunaux.

La manifestation parisienne était organisée dans le sillage des rassemblements qui se sont tenus dimanche 6 novembre dans certaines villes du Maroc suite à la tragédie d’Al Hoceima. «Les participants ont interdit la présence du drapeau marocain», a encore indiqué le directeur de l’ESJ Paris.

Une «embrouille» dans un café après le rassemblement

«Curieuse manière de présenter les choses», réagit Mohamed Jaite, l’un des coordinateurs du mouvement de protestation et membre de la section francilienne de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). «Ce qu’elle évoque (Soha El Omari, ndlr) sur sa page Facebook est faux et mensonger. Elle dit que l’agression est survenue pendant le rassemblement. Or, de l’heure légale et officielle (15 h) du début de la manifestation jusqu’à l’heure de fin, légale et officielle (aux alentours de 17 h), il n’y a eu aucun problème. Nous avons tout filmé, tout enregistré», témoigne ce dernier.

Mohamed Jaite reproche à la jeune femme de lier à la manifestation «ce qui se serait passé dans un café après la manifestation, à savoir une embrouille, apparemment, entre Soha El Omari et quelqu’un d’autre». «Je n’étais pas dans ce café mais, d’après les échos que j’ai eus, Soha El Omari se serait embrouillée avec une autre personne suite à des photos qu’elle aurait prises de la personne concernée. En tout cas, ça ne s’est passé pendant, mais après.»

D’après le militant de l’AMDH, la fille du secrétaire général du PAM accuse également l’organisation en charge de l’évènement («un collectif de personnes en colère contre ce qui s’est passé à Al Hoceima», dit-il) d’avoir voulu l’en exclure. «Il y a visiblement une volonté politique manifeste de nuire à l’organisation», juge ce dernier. Quant à l’interdiction de la présence des drapeaux du royaume évoquée par Guillaume Jobin, Mohamed Jaite dément : «Sur les vidéos, on voit bien que les drapeaux marocains sont brandis.»

Entre 250 à 300 citoyens ont battu le pavé dimanche dernier. Non pas «contre le Maroc», comme l’écrit l’ESJ Paris, mais «contre ce qui est arrivé à Mohcine Fikri», assure Mohamed Jaite.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com