Alger accueillera, du 3 au 5 décembre, la première édition du Forum africain des investissements et des affaires, a indiqué, hier soir, le chef de la diplomatie lors d’un point de presse. Une annonce qui intervient seulement 24 heures après le discours du roi Mohammed VI donné depuis Dakar à l’occasion du 41e anniversaire de la Marche verte.
Devant un parterre de journalistes, Ramtane Lammara a déclaré que l’événement «est venu à point nommé puisqu’il a fait l’objet de préparation». Visiblement, le voisin de l’Est compte essentiellement sur sa machine diplomatique pour tenter de concurrencer le royaume sur le continent. Un défaut hérité du passé socialiste des tenants du pouvoir en Algérie. Ni le ministre des Finances ni celui de l’Industrie n’étaient présent à ce point de presse.
Tenter de concurrencer le Maroc
Le ministre des Affaires étrangères a souligné que l’économie locale est «dans un effort de diversification et d’adaptation de son modèle de croissance, compte tenu de l'ensemble des circonstances, des contraintes et des priorités», une référence à la baisse des prix du pétrole et à ses conséquences sur la fin des années d’opulence. Et du coup, estime-t-il, il est temps de mettre le cap sur l’Afrique. Mais avec quels moyens ?
Le Maroc peut se targuer d’avoir des décideurs économiques, proches du pouvoir, ayant fait leurs preuves d’abord sur le marché local avant de se lancer dans l’aventure africaine. Le secteur public, grâce aux interventions de l’OCP, le Crédit agricole, la Banque centrale populaire et la RAM, complète l’offensive économique sur le continent. Par contre, ce n’est pas le cas en Algérie. Les milieux d’affaires proches du pouvoir algérien sont essentiellement focalisés sur l’importation. Les années de hausse des cours du pétrole ont largement contribué à ancrer ce choix. Quant au secteur public, il se résume à l’entreprise pétrolière Sonatrach. Seulement une hirondelle ne fait pas le printemps.
Dans son discours de Dakar, Mohammed VI a annoncé le lancement de la deuxième phase de l’ouverture économique du royaume sur l’Afrique. La priorité sera accordée à l’Est du continent avec un déplacement programmé du souverain en Ethiopie. Par ailleurs, la diplomatie des investissements n’est pas l’otage de la question du Sahara occidental. En témoigne, les dernières visites du roi au Rwanda et en Tanzanie, deux Etats qui reconnaissent toujours la «RASD».