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Grand Angle

Rapport sur l'égalité hommes-femmes du WEF : Le Maroc peine à décoller

Le Maroc avance à pas de fourmis en matière de parité. Les Marocaines sont toujours trop peu nombreuses à prendre part à la vie politique et économique. Le royaume est d’ailleurs devancé par tous ses voisins maghrébins. Détails.

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Le Maroc récolte 0,597 points et se classe à la 137e place sur les 144 pays étudiés. / Ph. WEF
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L’égalité des genres demeure toujours cantonnée à de maigres résultats au Maroc. Le Forum économique mondial (WEF) vient de publier l’édition 2016 de son rapport sur la parité hommes-femmes. Le royaume y récolte 0,597 points (l’excellence étant de 1) et se classe à la 137e place sur les 144 pays étudiés. Il se situe entre la Côte d’Ivoire (136e/0,597) et le Mali (138e/0,591).

Comme l’année dernière, l’indice est mesuré en fonction des résultats obtenus dans quatre catégories, elles-mêmes déclinées en plusieurs sous-catégories : la participation à la vie économique et les opportunités ; la réussite dans l’éducation ; la santé et la survie ; la représentativité politique. Comme l’année dernière également, l’Islande pointe en tête du classement avec un score de 0,874. La Finlande (0,845), la Norvège (0,842) et la Suède (0,815) marchent dans son sillage. Autre bonne surprise : le Rwanda (0,800) talonne de près le royaume suédois ; une note qui fait de lui le seul pays africain à se hisser de nouveau dans le top 10.

Les Iraniennes voient rouge en revanche, la République islamique d’Iran étant classée 139e (0,587), suivie en queue de classement par le Tchad (0,587), l’Arabie saoudite (0,583), la Syrie (0,567), le Pakistan (0,556) et le Yémen (0,516). Si les Saoudiennes ont par exemple été autorisées pour la première fois à candidater à des élections pour les municipales de décembre 2015, il n’empêche que cette ouverture de façade traduit surtout une volonté du pouvoir saoudien, très soucieux de son image à l’étranger, de satisfaire l’opinion publique occidentale, explique Stéphane Lacroix au Monde, spécialiste du royaume wahhabite.

A l’échelle du Maghreb, l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie devancent respectivement leur voisin, la première étant 120e (0,642), contre 126e pour le pays du Jasmin (0,636) et 129e pour la Mauritanie (0,624).

Toujours trop peu nombreuses dans la vie politique

La participation des Marocaines dans la vie politique de leur pays laisse à désirer. En matière de représentativité politique, le royaume est à la 98e place, recueillant une note médiocre de 0,110 (0,053 en 2006). Petite consolation toutefois : le niveau global d’éducation des élus est supérieur chez les femmes qu’auprès de leurs homologues masculins, selon une étude menée en 2015 par un groupe de chercheurs de l’université Hassan II de Casablanca. 67% d’entre elles ont un niveau d’étude «supérieur» contre 39 % chez les hommes.

Récemment, la Coordination nationale du mouvement pour la parité a d’ailleurs demandé au chef du gouvernement désigné de respecter l’article 19 de la Constitution consacrant l’égalité hommes-femmes. Elle espère ainsi que le gouvernement Benkirane III fera mieux que les précédents cabinets, dont le premier ne comptait qu’une femme contre trois de plus dans le deuxième.

Hormis la sphère politique, l’indicateur «participation à la vie économique et opportunités» fait également état de mauvais résultats. Dans cette catégorie, le Maroc est 139e (0,380 points en 2016, soit 0,081 de moins qu’il y a dix ans).

Le compteur grimpe cependant en termes de santé et d’éducation : 0,971 points pour le premier (0,968 en 2006) et 0,925 pour le second (0,848 en 2006). Encore que les réjouissances ne font pas long feu pour l’indice éducatif, celui-ci occupant la 122e place, soit parmi les dernières du classement.

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