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Grand Angle

Drame d'Al Hoceima : Abdelilah Benkirane déclare n'être « qu’un membre du conseil des ministres » du roi

Comme à l’accoutumée, Abdelilah Benkirane rompt un silence de plusieurs jours en accordant une déclaration à la presse étrangère au lendemain du décès de Mohcine Fikri. Dans l’interview publiée par Deutsche Presse-Agentur et reprise par plusieurs médias, le chef du gouvernement explique la réaction de son gouvernement, commente les manifestations de vendredi dernier et ne rate pas l’occasion de répondre à ses détracteurs. Détails.

Publié
Abdelilah Benkirane. / Ph. Sipa Press
Temps de lecture: 3'

Alors qu’il interdisait vendredi dernier aux membres et sympathisants de son parti de sortir manifester aux côtés de citoyens marocains, le chef du gouvernement et secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) s’est exprimé sur le décès de Mohcine Fikri lors d’une déclaration accordée à l’agence de presse allemande Deutsche Presse-Agentur. L'interview a ensuite été reprise par plusieurs médias à l'instar d'Al Quds Al Arabi. Des propos à travers lesquels il sort, encore une fois, le joker de l'institution monarchique pour réfuter tout manque à son devoir en tant que chef de l'exécutif.

Abdelilah Benkirane a estimé que les manifestations qui ont eu lieu dimanche 31 octobre dans plusieurs villes du royaume traduisent une «sorte d'expression de solidarité avec l'histoire de ce jeune homme pour demander des comptes aux responsables de cet incident tragique». Celui-ci d’ajouter : «C’est l'état d'esprit qui prévaut lorsqu’il y a un événement douloureux, comme c’est le cas avec ce drame. Lors des premiers instants, l'opinion publique ne sait pas si le responsable est une personne ou un département spécifique. Généralement, ce sont les fonctionnaires de l’Etat qui sont blâmés.»

«Les manifestations sont intervenues dans un cadre normal, ce n’est pas surprenant. Elles sont même tout à fait compréhensibles. Dieu merci, elles se sont déroulées dans le calme, la sécurité et la stabilité», ajoute Abdelilah Benkirane. Toutefois, le patron de la Lampe a déploré la présence de drapeaux amazighs et d’appels «séparatistes» lors de ces protestations. Il y voit une démarche dont le but est d’«impliquer cette affaire dans un cadre de discrimination régionale». «Ces voix ne sont que minoritaires mais, malheureusement, elles ont souvent tendance à se faire entendre», a-t-il estimé, avant de rappeler que «la question amazighe concerne tous les Marocains».

«Je refuse qu’on me reproche de ne pas avoir réagi»

Le chef du gouvernement a reconnu l'existence, depuis sa nomination en 2011, de dysfonctionnements au sein de l'administration marocaine, laissant croire que l'un d'entre eux serait peut-être la raison d’un tel incident. L’occasion pour lui de souligner que la tâche principale et primordiale de son prochain gouvernement sera d’aborder ces dysfonctionnements, «toujours sous les directives du roi Mohammed VI». Et de déclarer à ce sujet :

«Les dysfonctionnements de l'administration marocaine sont connues. Le roi lui-même les avait pointés du doigt lors de son discours devant le Parlement, ce qui nous amène à penser qu’il s’agit là de l’une des premières directives adressées au prochain exécutif.»

L’occasion pour lui également de se défendre et d’épingler ceux qui l’avaient accusé de ne pas avoir réagi rapidement après le décès de Mohcine Fikri. «Trois anciens ministres ont été dépêchés pour présenter les condoléances à la famille du défunt. Je refuse donc qu’on me reproche de ne pas avoir réagi», s’est-il défendu. Il précise également qu’il n’est pas resté «silencieux dans le cadre de cette affaire puisque le roi avait donné ses instructions, que nous avons ensuite mises en œuvre. Dans le cadre d’une affaire où le roi donne ses directives, le gouvernement ne peut pas intervenir de manière directe et indépendante puisqu’il considère que le roi a fait ce qu’il fallait faire».

Minimisant son rôle et ses responsabilités, Abdelilah Benkirane déclare que «le roi au Maroc est le chef de l'Etat, le chef de l’administration et le chef du gouvernement. Je ne suis qu’un membre de son conseil des ministres». Il a ensuite estimé qu’il est «peut-être difficile pour certaines personnes à l'extérieur du Maroc de comprendre», expliquant que «le roi dans notre pays, en plus de son statut juridique et de sa position religieuse, dispose d’une grande place dans le cœur et l’esprit de tout le monde».

Concernant des incidents qui se seraient produits lors de ces manifestations et des slogans qui auraient appelé à sa démission, le chef du gouvernement rectifie le tir en accusant ses détracteurs. «C’est connu que certains opposants mécontents profitent de ce genre d’occasions pour attaquer ma personne. Ceux qui étaient présents lors de ces manifestations ont été sans doute motivés par ces personnes-là», conclut-il sa déclaration. 

Le Roi a le dos large...
Auteur : moden
Date : le 03 novembre 2016 à 20h22
"On a les hommes politiques que l'on mérite", dixit le philosophe André Comte-Sponville
Et pourtant ce sont les marocains qui ont voté pour lui....
Le roi ne peut pas tout faire et être partout Mr le premier ministre
Abdelilah veut le titre et ses avantages mais pas ses responsabilités, il doit s'inspirer de Manuel Vals par exemple ou d'autres premiers ministres qui sont créatifs, qui œuvrent pour faire avancer le pays et sillonnent le globe pour faire la promotion de leur pays et remporter ainsi des contrats pour faire baisser le chômage
Quel gâchis !
100 dirham
Auteur : RIFI.DAHORI
Date : le 03 novembre 2016 à 13h31
Et la corruption? il a été élu grâce à la corruption . 100dirham
Benkirane incarne l´incoherence des Marocains
Auteur : moirk
Date : le 03 novembre 2016 à 10h56
Ce monsieur a fait des études de "physique". Ceci doit supposer qu´il a appris á réflèchir logiquement. tout en étant un musulman croyant. D´un côté un bon musulman doit être honnête vis à vis des gens qu´ils lui font confiance et vis á vis de lui même. De l´autre côté un physicien doit être équipé d´un bagage qui lui permet d être pragmatique et de donner un sens á ce qu´il dit et ce qu´il fait.
Par example, un premier ministre arrive au pouvoir par des élections. D´aprés la constitution, il est sensé gerer le pays en menant une politique pour créer des emplois par example etc etc . Benkirane le physicien ne se sent pas résponsable pour créer des emplois et il éstime que c´est dieu qui crée les emplois (déclaration au parlement et vidéo á l´appui)). Maintenant, il déclare que la résponsabilité de tout ce qui se passe au Maroc et celle du roi ( sur Al Jazeera, l´affire Mohcine Fikri).
Les citoyens ont un seul moyen de sanctionner ceux qui gérent le pays et ceci par le vote. Les élections sont á la base de la dynamique dérriére le fonctionnement d´une démocratie. Je me demande comment les Marocains peuvent faire confiance dans un homme qui veut être premier ministre et qu ne veut pas assumer les résponsabilités d´un premier ministre. S´il est un bon musulman et qui ne voit pas la possibilité d´excercer sa fonction de premier ministre, il ne doit accepter le poste de premier ministre. La question qui se pose aussi: Pourquoi organiser des élections si les élus ne peuvent pas assumer leurs résponsabilités. Le manque de transparence dans le système makhzenien á côté d´un pseudo-gouvernement (pour la vitrine) est favorisé par des opportunistes qui n´ont aucun sense de la résponsabilité historique vis á vis de leurs co-citoyens. Benkirane, par son discour, ses actions, son populisme, ses contradictions, incarne le citoyen opportuniste et dangereux.
Qu'il dégage
Auteur : eross
Date : le 03 novembre 2016 à 00h11
Qu'il laisse la place à un autre pour assumer le rôle du premier ministre. Qu'est ce qu'il veut la place du roi ? 6 mois le Maroc dépose le bilan. Je ne comprends pas ces irresponsables dés que c'est compliqué c'est le roi.
Vérité
Auteur : HomLibre33
Date : le 02 novembre 2016 à 22h21
Il dit la vérité, le vrai chef c est le Roi. Le 1er ministre a des prérogatives assez limitées.

Il n'a pas voulu interférer dans l'action du Roi qui a envoyé Mohammed Hassad en Urgence éteindre l'incendie. L'affaire était grave et sa gestion était critique.

les têtes n'ont pas fini de tomber,
et c'est toute une armée d'agents d'autorité corrompus qui vont être congédiés dans les prochaines années.

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