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Grand Angle

Entre l’Algérie et le Maroc, une version maghrébine de la « Guerre froide » [Etude]

A quelques jours de la célébration du 41e anniversaire de la Marche verte, une étude signée Raphaël Lefèvre revient sur les mauvaises relations entre le Maroc et l’Algérie. L’auteur estime que nous sommes face à une version maghrébine de la «Guerre froide», dont l’origine est attribuée, selon lui, à la «course au leadership» dans la région entre une «monarchie nationaliste» au Maroc et «un groupe de politiques révolutionnaires et des officiers» en Algérie.

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Le roi Hassan II accueille le président algérien Houari Boumédiène. / DR
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A l’occasion de la fête nationale algérienne du 1er novembre, le roi Mohammed VI a adressé un message de félicitation au président Bouteflika. Celui-ci, à l’exception de la Marche verte du 6 novembre 1975, ne loupe aucune fête nationale marocaine pour rendre l’amabilité. Hormis ces échanges épistolaires de circonstances, les relations entre les deux pays vivent encore à l’époque de la «Guerre froide». C’est le constat d’une étude parue ce mois-ci réalisée par Raphaël Lefèvre, spécialiste du monde arabe et des mouvements islamistes.

Sous le titre «Le Maroc, l’Algérie et la Guerre froide au Maghreb», l’auteur n’hésite pas à comparer les tensions entre les deux voisins à celles qui prévalaient durant les années 60 entre l’Egypte de Gamal Abdel Nasser et l’Arabie saoudite. Une course au leadership dans la région qui s’était réglée par les armes sur un terrain neutre : le Yémen. La comparaison s’arrête ici. Dès la mort de Nasser, Anouar el-Sadat s’était nettement rapproché de Ryad. Son successeur, Hosni Moubarak, lui avait emboîté le pas.

A l’origine du confit, «une course au leadership» au Maghreb

En revanche au Maghreb, le décès de Houari Boumédiène en 1978 n’a été suivi d’aucun changement. C’est comme s’il continuait, outre-tombe, d’imposer le tempo de la politique marocaine de son pays. L’appui d’Alger au Polisario n’a ainsi point faibli. Pis encore, il se renforce au fil des années. Raphaël Lefèvre attribue la persistance de la détérioration des relations à une «course au leadership» au Maghreb que se disputent une «monarchie nationaliste» au Maroc et un «groupe de politiques révolutionnaires et des officiers» en Algérie. La Guerre des sables de 1963 en a été la première manifestation, explique-t-il. Puis est arrivée la question du Sahara occidental en 1975.

Quarante-et-un ans plus tard, le Maroc et l’Algérie évitent de répéter le scénario de 1963. Lefèvre écarte la perspective d’une nouvelle confrontation armée entre les deux voisins. Actuellement, la France et les Etats-Unis ne souhaitent pas qu’un brasier explose à quelques kilomètres des frontières de l’Europe avec ses conséquences de flux massifs de réfugiés et l’apparition sur la carte de repères de non-droit sous l’emprise de groupes terroristes, à l’instar de ce qui se passe en Libye. Les deux puissances occidentales veillent au maintien d’un statu quo et d’un certain équilibre politico-militaire entre les deux protagonistes.

Ainsi, elles laissent à chacun le soin de défendre ses positions sur les terrains diplomatique et économique. Rabat organise des conférences internationales au Sahara ; le Forum Crans Montana en est d’ailleurs le parfait exemple, souligne l’auteur de l’étude. Elle lance également un ambitieux projet d’investissement de 1,5 milliard d’euros dans la province. De son côté, Alger a injecté des milliards de dollars pour armer et doper la machine diplomatique du Polisario entretenant ses représentations sur les cinq continents. Sans oublier le financement de réunions internationales en faveur des thèses du Front.

Si la Guerre froide est officiellement terminée depuis la chute du mur de Berlin en 1989, le Maghreb continue d’en garder une de ses manifestations, conclut l’auteur de l’étude.

Article modifié le 2016/11/02 à 14h46

Non, aucune confusion
Auteur : FATEM95
Date : le 04 novembre 2016 à 09h43
Ce que je veux dire, en 1984, le Maroc a assisté aux sommets de Nairobi et a claqué la porte de l'OUA. C'est sur fond d'une grande tension avec l'Algérie. Cela veut dire que les relations entre les deux pays n'étaient pas au beau fixe comme tu l'as sous-entendu, mais mauvaises. Elles se sont améliorées après 1986 et la chute des cours pétrole comme je l'affirme de mon côté.
Et sur la base de l'entente nouvelle qu'est venu l'accord de Marrakech.
oui Tant pis
Auteur : lotfizakaria
Date : le 03 novembre 2016 à 23h59
Tu confonds l'OUA et l'UA et le traité de Marrakech de 1989 qui a créé l'UNION DU MAGHREB ARABE avec la présence des tous les chefs d'états de l'époque BEN ALI, de Kadaffi, de CHADLI et du président Mauritanien...essaies de lire ce traité...défense mutuelle, aide mutuelle libre circulation des biens et des personnes etc...
L'OUA ou l'UA a pour principe "l'intangibilité des frontières issues des anciennes colonies"...
Le sahara à l'indépendance du Maroc était une colonie espagnole et les sahraouis de l'époque sous occupation espagnole ...Le Roi va revenir à 'UA est essayera de changer les Statuts avec ces amis Bongo, Kabila, Sassou Nguesso , Ouatera et Cie....en Face il y'aura l'AFS, le Nigéria,l'Algérie et d'autres pays...
La guerre froide va continuer , cette fois à l'intérieur de l'UA


Tant pis
Auteur : FATEM95
Date : le 03 novembre 2016 à 20h46
Quand le Maroc a claque la porte de l'OUA, en 1984, ce n'était la grande fraternité avec le voisin de l'Est, qui régnait mais c'est pas grave. On est habitués.
Tu es content de tes généraux, tant mieux pour toi. Après tout c'est toi qui paiera la facture, s'il y a une. Je ne suis pas royaliste que le Roi.
toi tu es un monarchiste ,, moi un républicain , là est la différence
Auteur : lotfizakaria
Date : le 03 novembre 2016 à 19h24
rien aucune tension de 1983 , bien au contraire, jusqu'à la signature du traité de Marrakech du 17 février 1989...qui a été la création de l'UMA....avant il y'avait eu le Traité de Zeralda
l'UMA qui a été définitivement enterré en août 1994 avec l'expulsion des centaine de milliers de Touristes algérien en plein mois d'Aout et l'instauration des VISAS par le Royaume...
t'inquiètes si le maghreb ne se fera pas ...et moi je dirais pas tant pis...c'st parce que ton Roi n'acceptera pas de rentrer dans ces châteaux et laisser les parlementaires , les élus du peuple marocains gérer leurs pays...
Quand à nos généraux...ils nous évitent des guerres inutiles et c'est déjà pas mal...c'est pas ces vas-t-en guerre...ils ont refusés d'aller au Sahara, au Mali, en Libye et surtout mater les pseudo jihadistes islamistes ...les Libyens , les syriens, les yéménites, et mêmes les Egyptiens au Sinaî eux n'y arrivent pas
Partiellement vrai
Auteur : FATEM95
Date : le 03 novembre 2016 à 14h18
C'est vrai que Chadli à la tête de l'Algérie a été une chance pour l'entente des deux pays. Aujourd'hui il y a une concentration de faucons. Il y a eu cette rencontre du 26 février 1983, soit. Mais il y a eu les Nairobi après et l'admission de la RASD à l'OUA et le Maroc qui quittait celle-ci, donc grosse tension entre le Maroc et l'Algérie en 1984 avec même des incidents à la frontières si mes souvenirs sont bons. L'effondrement des prix du pétrole date du printemps 1986 (tombé à 10$). Je m'en souviens car les boursiers algériens avaient vu leur bourses en France divisées presque par deux car indexées sur le dollar lui aussi en chute libre.

Les relations sont restés dans un état "stationnaire" et des discussions pour l'UMA, jusqu'à l'ouverture des frontières. Je suis incapable de te dire par quel jeu de politique interne algérienne à l'époque. En tout cas cette période de réchauffement et de discussion correspondait bien à une période de pétrole peu cher. Mais c'est un élément auquel il faut rajouter des ingrédients de politiques de la cuisine algérienne.

Ta dernière phrase, j'y réponds pas car il s'agit d'un choix des citoyens marocains, par référendum, approuvé largement et librement. Si le Maghreb ne se fait à cause de cela, tant pis.
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