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Grand Angle

Les procureurs anti-terroristes de France, Espagne, Belgique et Maroc veulent un accès aux applications mobiles

Les procureurs antiterroristes de France, d'Espagne, de Belgique et du Maroc veulent avoir accès aux contenus d’applications de messagerie pour lutter plus efficacement contre le terrorisme. Ils estiment devoir être en mesure d'accéder au contenu des communications dans un cadre légal. Détails.

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Les procureurs anti-terroristes du Maroc, de Belgique, de France et d'Espagne lors de la conférence de presse tenue à Paris. / Ph. Jacky Naegelen, Reuters
Temps de lecture: 2'

Le cryptage utilisé par des applications de messagerie sur smartphone est une «entrave sérieuse à la lutte contre le terrorisme». C’est ce qu’ont mis en évidence le week-end dernier des procureurs venus de France, d’Espagne, de Belgique et du Maroc lors d’une rencontre à Paris. Malgré les différents pays et continents dont sont issus les opérateurs, les fabricants et les développeurs des logiciels, l’appel lancé se veut «mondial», pour reprendre les mots du procureur français François Molins, cité vendredi 21 octobre par El Pais.

Le quotidien espagnol rappelle que la multinationale Apple avait mené un bras de fer contre le FBI qui réclamait, en février dernier, l’accès à l'appareil de l'un des auteurs de l'attentat terroriste de San Bernardino, le 2 décembre 2015. «Parfois, nous ne demandons même pas une réquisition parce que nous savons que nous n’obtiendrons pas de réponse», a déclaré François Molins lors d’une conférence de presse après la réunion avec ses homologues espagnol, belge et marocain.

Accéder au contenu privé «dans un cadre légal»

Dans la déclaration conjointe, les quatre procureurs interpellent «les autorités et les grandes entreprises nationales et internationales» sur le problème posé aujourd'hui concernant les smartphones, les tablettes et les ordinateurs. «Nous devons être en mesure d'accéder au contenu de ces communications toujours dans un cadre légal», a déclaré Javier Saragosse, procureur général de l’Audience nationale espagnole, estimant que «l’inviolabilité des communications peut ne pas être un droit absolu».

«Les procureurs ne sont pas entrés dans les détails des enquêtes qu'ils partagent comme pour les attentats du 13 novembre dernier à Paris, où des défaillances graves de coordination, en particulier entre la Belgique et la France, ont été détectées, mais ils ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération par l'échange de données en temps réel», précise El Pais.

Il s'agit donc d'un appel pour mettre en place davantage d'outils, selon les procureurs, allant jusqu'à comparer le mot de passe d’un smartphone à l’ADN. «Vous ne pouvez pas l’obtenir sans l'autorisation de l'accusé», rappellent-il.

Autre préoccupation : l’endoctrinement des mineurs et des personnes vulnérables à travers des messages ou des périphériques chiffrés qui peuvent être verrouillés. «Les nouvelles technologies sont utilisées pour isoler et manipuler les gens fragiles», lit-on dans le communiqué. Les quatre procureurs disent aussi vouloir partager leurs expériences et leurs ressources face à une éventuelle montée de la menace terroriste en Europe, parallèlement à l'intensification des combats en Irak et en Syrie contre l’organisation «l’État islamique».

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