Le Haut-commissariat aux réfugiés, relevant des Nations Unies, n’accorde pas le statut de réfugiés aux sahraouis de Tindouf. C’est contre cette injustice que protestent les habitants des camps, indique le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Ils veulent jouir des avantages que procure ce «privilège» à ces bénéficiaires. D’autant qu’ils vivent essentiellement sur les aides humanitaires du HCR et de la communauté internationale. Des aides qui, faut-il le rappeler, rapportent annuellement à l’Etat algérien plus de 200 mille dollars de taxes.
Le titre de «réfugié» permettra, en effet, à la population de pouvoir circuler librement en dehors des camps à l’instar de quelques proches de la direction du Polisario ayant des passeports algériens. Il n’est plus d’ailleurs une demande exprimée seulement par des milieux pro-Maroc. Même ceux qui se déclarent pour l’indépendance du Sahara occidental portent également la même revendication.
Des revendications irréalisables
En mars 2015, des jeunes sahraouis résidents en Europe avaient alerté dans des lettres aux délégations du HCR à Paris, Madrid, New York, Stockholm, Genève et à Alger sur les mauvaises conditions de vie qu’endurent les sahraouis dans le désert algérien. Ils avaient appelé le HCR à assumer pleinement ses responsabilités dans la protection de la population des camps de Tindouf, telles qu’elles sont définies par la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés.
«Les réfugiés sahraouis sont considérés comme une exception par le HCR, arguant que ce sont des réfugiés collectifs. Cet argument n’est ni convainquant ni logique. Ce qui a permis au Haut-Commissariat aux réfugiés de se soustraire de ses responsabilités juridiques, depuis 1976», dénonçaient les auteurs de la lettre.
Néanmoins ces anciennes et nouvelles revendications sont irréalisables pour le moment. D’abord le HCR n’exerce aucune autorité dans la zone, contrôlée exclusivement par l’armée du voisin de l’Est et des milices du mouvement séparatiste. Le HCR n’a qu’une petite antenne dans les camps alors que c’est sa délégation à Alger qui pourrait exercer un semblant d’autorité.
Ensuite, avant d’obtenir le statut de «réfugiés», il faut que les Nations Unies s’assurent du nombre exact des personnes dans les camps. Une opération à laquelle s’oppose fermement l’Algérie malgré les cinq dernières résolutions du Conseil de sécurité l’invitant à autoriser le HCR à effectuer un recensement de la population.